L’Union européenne a annoncé mardi son intention de suspendre son aide financière à la commission électorale du Zimbabwe (ZEC), moins d’un mois après la réélection du président Emmerson Mnangagwa au terme d’un scrutin jugé « non conforme » par les observateurs internationaux.
« Les récents rapports préliminaires de plusieurs missions d’observation, y compris celle de l’UE, ont fait part de leur préoccupation quant à la gestion du processus électoral par la ZEC, notamment concernant son indépendance et sa transparence », relève la représentation de l’UE au Zimbabwe dans un communiqué.
« L’UE a formellement annoncé son intention de suspendre son aide financière de 5 millions de dollars (4,7 millions d’euros) » auprès du ministère des Finances et de la ZEC elle-même.
L’appui financier de l’UE s’inscrit dans un programme géré par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et financé par plusieurs bailleurs, dont l’UE, visant entre autres à améliorer la capacité de la ZEC à organiser les élections.
L’UE avait rejoint en 2022 ce programme (ZIM ECO 2) censé courir jusqu’en 2024. Sur les 4,7 millions promis, l’UE en a dépensé un million à ce jour. L’UE « réaffirme avec fermeté l’importance critique des commissions électorales en tant qu’institutions indépendantes et transparentes », tout en réitérant son « engagement » à travailler avec le gouvernement et la société civile pour promouvoir la démocratie et les droits humains.
Les Zimbabwéens se sont rendus aux urnes les 23 et 24 août pour choisir leur président et leurs députés. La bataille opposait principalement la Zanu-PF au pouvoir depuis l’indépendance en 1980, au leader de l’opposition Nelson Chamisa, avocat et pasteur de 45 ans.
Emmerson Mnangagwa a été réélu avec 52,6% des suffrages exprimés, contre 44% pour M. Chamisa, qui avait revendiqué la victoire.
Les observateurs internationaux ont souligné de « graves problèmes » affectant la « transparence » du scrutin: des électeurs étaient introuvables sur les listes, d’autres ont été la cible d’intimidations, dans ce pays déjà accablé par une longue histoire de scrutins entachés d’irrégularités.
AFP