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Tunisie: le premier ministre procède à un vaste remaniement ministériel

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Le Premier ministre tunisien Hichem Mechichi a annoncé samedi un vaste remaniement de son gouvernement affectant douze ministères notamment ceux de l’Intérieur, de la Justice et de la Santé. 

Ce nouveau gouvernement, dans lequel aucun des ministères redistribués n’a été attribué à une femme, doit encore être approuvé par le Parlement.

« L’objectif de ce remaniement est d’avoir davantage d’efficacité dans le travail du gouvernement », a déclaré M. Mechichi à la presse. Son directeur de cabinet Walid Dhahbi est proposé au ministère de l’Intérieur après le limogeage début janvier de l’ancien avocat Taoufik Charfeddine, pilier de la campagne électorale du président Kais Saied.

Le ministre de l’Environnement Mustapha Aroui, en détention pour une affaire de déchets dangereux importés d’Italie, est remplacé par Chiheb Ben Ahmed, PDG du Centre de promotion des exportations (CEPEX).

Youssef Zouaghi, directeur général de la Douane, obtient le portefeuille de la Justice tandis qu’Hédi Khairi, gynécologue-obstétricien et ancien doyen de la faculté de médecine à Sousse (est), reçoit celui de la Santé.

Les autres ministères concernés sont ceux de l’Industrie, de l’Energie, de la Jeunesse, de l’Agriculture, du Développement régional et de l’Investissement, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, de la Culture ainsi que celui des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.

Par ailleurs, M. Mechichi supprime le ministère chargé des Relations avec les instances constitutionnelles et de la société civile, et le poste de secrétaire d’Etat aux Finances. Il avait rencontré quelques heures plus tôt M. Saied, qui avait insisté sur le choix de ministres « dont l’intégrité ne soulève aucun doute », a rapporté un communiqué de la présidence de la République.

« Il n’y a pas de place (dans le gouvernement) pour les personnes faisant l’objet de poursuites judiciaires » ou pour lesquelles « il existe des doutes sur leurs parcours ou leurs comportements qui pourraient porter atteinte à l’Etat et à la crédibilité de ses institutions et à la légitimité de ses décisions », a-t-il souligné, selon le communiqué.

Dix ans après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali le 14 janvier 2011 sous l’effet d’un soulèvement populaire, la Tunisie connait toujours une instabilité politique et des problèmes socio-économiques.

La classe politique, plus fragmentée que jamais depuis les élections législatives de 2019, se déchire alors que l’urgence sociale s’accentue avec la pandémie de coronavirus (175.065 cas, dont 5.528 morts), qui s’ajoute à la hausse des prix, la persistance du chômage et la défaillance croissante des services publics.

AFP

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