Un détenu, membre de la rébellion au Tchad, a été tué lors de heurts avec les forces de l’ordre dans une prison au sud de la capitale N’Djamena, a affirmé vendredi à l’AFP le représentant d’une ONG, une version démentie par les autorités.
Après une altercation avec des prisonniers, « la police et la gendarmerie ont tiré des gaz lacrymogènes dans des endroits fermés », a déclaré Dobiang Assingar, de la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH). « Il y a eu beaucoup de personnes qui se sont évanouies et d’autres se sont étouffées (…) On déplore un mort et plusieurs blessés dont cinq graves », a-t-il poursuivi, évoquant un « acte grave et criminel puni par la loi ».
« Les prisonniers se sont opposés à des fouilles et ont résisté, et comme il sont nombreux, nous avons fait appel à la police anti-émeute pour rétablir l’ordre. Il n’y a pas de blessés ni de morts », a de son côté affirmé à l’AFP Moussa Wade, procureur de la République.
L’incident s’est produit à la prison de Klessoum, à 30 kilomètres au sud de N’Djamena, où sont détenus des membres du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), a affirmé M. Wade. Le FACT est à l’origine de l’offensive qui a causé la mort en avril du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 30 ans.
Son fils, Mahamat Idriss Déby Itno, a pris le pouvoir à la tête d’un Conseil militaire de transition (CMT), qui a promis des élections « libres et transparentes » dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois. La junte militaire au pouvoir a décrété lundi une « amnistie générale » pour les rebelles et opposants condamnés notamment pour « atteinte à l’intégrité de l’État », un geste pour permettre la participation des groupes armés au dialogue national.
Cette mesure concerne 296 personnes condamnées et répond à l’une des exigences des principaux groupes rebelles pour venir à la table des négociations à l’invitation du président.
AFP