Le principal parti d’opposition tanzanien, Chadema, a appelé samedi à manifester contre l’arrestation de son leader, précisant avoir déposé un recours en justice contre les accusations de « terrorisme » le visant.
Le président de Chadema, Freeman Mbowe, a été arrêté il y a dix jours avec d’autres figures du parti à Mwanza, une ville du nord-ouest où ils prévoyaient un rassemblement pour demander des réformes constitutionnelles.
Lors d’un point de presse samedi, le secrétaire général du Chadema, John Mnyika, a déclaré que le parti avait déposé un recours juridique, affirmant que M. Mbowe avait été inculpé sans la présence de son avocat, ce qui constitue une violation de ses droits. M. Mnyika a également exhorté les membres et les partisans du parti à manifester pacifiquement contre les accusations « fabriquées » visant M. Mbowe avant la prochaine audience prévue le 5 août.
Un tribunal tanzanien a décidé mardi de poursuivre Freeman Mbowe, âgé de 59 ans, pour « financement du terrorisme » et « complot terroriste » – des infractions qui ne permettent pas de libération sous caution. Le raid de la police et les accusations de « terrorisme » contre M. Mbowe, rappelant les méthodes musclées de l’ancien président John Magufuli, décédé en mars, ont suscité l’inquiétude des ONG de défense des droits de l’Homme et des chancelleries occidentales.
Les États-Unis ont exhorté le nouveau président Samia Suluhu Hassan, qui a pris ses fonctions en mars à la suite du décès de John Magufuli, à garantir les libertés de tous les Tanzaniens. Le vice président de Chadema Tundu Lissu a dénoncé vendredi la « poursuite de la guerre politique menée par le gouvernement contre l’opposition ». Le gouvernement « utilise le droit pénal comme une arme pour faire taire l’opposition », a déclaré M. Lissu, exilé en Belgique.
AFP