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Soudan du Sud : des centaines de personnes tuées lors de violences intercommunautaires

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La Cheffe des droits de l’homme de l’ONU a condamné la nouvelle flambée de violence intercommunautaire au Soudan du Sud qui aurait fait des centaines de morts selon les autorités locales, appelant à ce que les responsables de ces tueries soient rapidement traduits en justice.

« Les rapports de l’État de Jonglei sont épouvantables » a dénoncé dans un communiqué la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Michelle Bachelet.

Selon les rapports reçus par ses services, des dizaines de civils ont été tués entre les 16 et 17 mai lors d’attaques menées dans 28 villages. De nombreux autres personnes ont été blessées et des milliers de personnes déplacées par cette dernière vague de violence.

Au cours du premier trimestre de cette année, les violences communautaires ont été la principale source de brutalité affectant les civils. Selon les services de Mme Bachelet, au moins 658 personnes ont été tuées au total, 452 blessées. Près de 592 personnes ont été également enlevées et 65 victimes de violences sexuelles recensées.

« Alors que les combats à motivation politique au Sud-Soudan ont diminué, cette année a vu une augmentation de la violence intercommunautaire », a d’ailleurs précisé le Haut-Commissariat.

« Ce schéma récurrent de violence doit cesser »

La nature des conflits intercommunautaires, longtemps motivés par des tensions sur l’accès aux ressources naturelles, en particulier l’eau et les pâturages pour le bétail, a évolué ces dernières années, prenant « un caractère de plus en plus militarisé avec des tactiques de type militaire et des armes de qualité militaire ».

« Pour que la paix soit durable, les autorités du Soudan du Sud doivent agir pour mettre fin à ces cycles de violence de représailles, notamment en demandant aux responsables de rendre des comptes et en favorisant la consolidation de la paix entre les différentes communautés », a déclaré Mme Bachelet.

Alors que l’État de Jonglei et la zone administrative du Grand Pibor (GPAA) ont souffert d’années d’insécurité alimentaire ou gravement touchés par des inondations en 2019, plusieurs flambées de violence y ont eu lieu ces derniers mois.

Les services de la Haut-Commissaire Bachelet font état d’une série d’attaques de mi-février à début mars qui ont fait 220 morts parmi les civils et au cours desquelles au moins 266 femmes et enfants ont été enlevés. « La plupart de ces victimes n’ont pas été libérées de leur captivité », a précisé le Haut-Commissariat.

Plus largement, Mme Bachelet estime que ce schéma récurrent de violence, qui continue à faire des victimes au Soudan du Sud, doit cesser. Elle demande instamment au gouvernement de Djouba de veiller à ce que des mesures soient mises en place pour enquêter sur ces violences.

« Il s’agit de s’assurer que les responsables soient poursuivis, et que les victimes et leurs familles aient accès à la justice, à la vérité et à des réparations », a conclu la Cheffe des droits de l’homme de l’ONU

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