Le président sénégalais Macky Sall a reconnu vendredi l' »obsolescence » du système de santé du Sénégal et ordonné un audit de l’ensemble des services de néonatalité du pays afin que l’hôpital public ne soit « plus un espace de tragédie », après le décès de onze bébés dans un incendie.
Le chef de l’Etat a fait ces déclarations à la presse après s’être rendu vendredi en fin de journée à l’hôpital public de Tivaouane (ouest) où ces onze bébés ont péri mercredi soir, un nouveau drame qui a provoqué chagrin et indignation dans le pays.
Visiblement ému, M. Sall a dit avoir le « coeur meurtri » après avoir visité vendredi soir la salle où les bébés ont perdu la vie. « On se rend compte de la puissance du feu. Je pense aux familles, aux mamans qui ont porté ces bébés pendant neuf mois », a-t-il déclaré.
« J’ai ordonné que l’ensemble des services de néonatalité soient audités dans leurs installations (…) et équipements. Le système de santé est marqué par une obsolescence », a-t-il poursuivi.
« Nous allons poursuivre cet effort de modernisation pour regarder ce qui ne va pas » afin que l’hôpital ne soit « plus un espace de désespoir ou de tragédie », a-t-il affirmé. « Plus jamais ça », a notamment lancé le président. Il a précisé qu’il rencontrerait dans la soirée à Tivaouane les familles des bébés disparus.
Ce drame, provoqué par un court-circuit selon de premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre. Il a braqué l’attention sur les pouvoirs publics et le chef de l’Etat sénégalais.
Le président a limogé jeudi soir son ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr, visé par des appels à la démission et remplacé par la directrice générale de la Santé publique Marie Khemesse Ngom Ndiaye. Il a décrété trois jours de deuil national. Président en exercice de l’Union africaine, il a écourté son séjour en Guinée Equatoriale pour se rendre à Tivaouane.
AFP