Le président sénégalais Macky Sall a annoncé dimanche une baisse du loyer, en hausse de « plus de 200% » en huit ans, ainsi que des prix de denrées pour soulager les ménages confrontés à une inflation galopante.
Le Sénégal, comme tous les pays africains, subit les effets de la période post-covid et de la guerre en Ukraine qui ont renchéri le coût de plusieurs produits. Le président Sall a annoncé sur la télévision publique des mesures de baisse relatives notamment au logement, au riz, à l’huile, aux sucre et fournitures scolaires, à l’issue d’une rencontre sur la consommation samedi soir à Dakar, en présence des commerçants et des industriels.
La baisse est de 5% pour les loyers de plus de 500.000 FCFA (750 euros), de 10% pour ceux allant de 300.000 FCFA (457 euros) à 500.000 FCFA et de 20% pour ceux inférieurs ou égaux à 300.000 FCFA. Cette dernière catégorie concerne la plus grande partie des ménages au Sénégal. Le salaire minimum au Sénégal est d’environ 75 euros.
Le coût élevé du loyer se fait particulièrement sentir à Dakar où manquent des milliers de logements, selon le gouvernement. Implantée sur une étroite péninsule de 550 km2 (0,3% du territoire national), la capitale sénégalaise abrite près de quatre millions d’habitants, soit près du quart de la population sénégalaise, estimée à plus de 17 millions d’habitants.
« Les loyers ont augmenté de plus de 200% depuis la dernière tentative de baisse (en 2014) alors que les coûts de la construction n’ont évolué que de l’ordre 45% », a déclaré à la presse M. Sall.
En 2014, le Parlement sénégalais a adopté une loi pour alléger les charges des locataires les pauvres. Le texte mettait en place une réduction obligatoire de 29% des loyers inférieurs à 150.000 francs CFA (227 euros). Mais elle n’a pas été suivie de l’effet escompté.
« Des arrêtés seront pris et les prix seront appliqués d’ici mercredi ou jeudi », a déclaré dimanche le ministre du Commerce Abdou Karim Fofana sur la radio privée RFM. Les autorités ont annoncé le recrutement de jeunes pour faire respecter les prix alors que des consommateurs ont exprimé à la presse leur doutes sur l’effectivité de ces nouvelles mesures du fait des réticences des commerçants.
AFP