Le gouvernement du Sénégal a choisi la région de Kolda (sud) pour mettre en place un pôle aquacole moderne d’une capacité de production de près de 4000 tonnes de poisson par an. La création du pôle s’inscrit dans le cadre du projet « Gestion des Ressources Naturelles au Sénégal » (SENRM, en acronyme anglais), financé à hauteur de 100 millions de dollars par la Banque mondiale (BM) et mis en œuvre entre 2022 et 2028.
Le futur pôle aquacole comprendra notamment des bassins, des unités destinées au pré-grossissement, au grossissement et à la transformation de poisson, ainsi que des magasins et un centre d’incubation aux métiers de l’aquaculture, a indiqué un responsable sénégalais. Les activités de l’infrastructure « toucheront une bonne partie de la chaine de valeur élevage de poisson, notamment l’éclosion moderne de « tilapia et de clarias » avec une grande capacité de production », a-t-il ajouté, cité par l’Agence de presse sénégalaise (APS).
En 2023, l’aquaculture sénégalaise a produit 1804 tonnes de poisson, selon les chiffres publiés en mai 2024 sur le site web de l’Agence Nationale de l’Aquaculture (ANA), une institution relevant du ministère des Pêches. Selon l’ANA, la production aquacole du Sénégal représente seulement 0,2 pour cent de la production halieutique alors qu’elle atteint 18,7 pour cent en moyenne en Afrique et 49,5 pour cent dans le monde.
Pour trouver une alternative à la situation actuelle de réduction drastique de certaines ressources halieutiques marines et continentales, le Sénégal a pris l’option de développer l’aquaculture afin de combler le déficit en poisson et diminuer la pression sur les stocks surexploités. Le pays dispose d’une « Stratégie nationale de développement durable de l’aquaculture » couvrant la période entre 2023 et 2032 et ayant en ligne de mire « un secteur aquacole, pilier de la souveraineté alimentaire et créateur d’emplois décents ».
Cette stratégie ambitionne d’atteindre, en 2032, une production nationale de 65 000 tonnes de poissons, de 172 millions d’alevins « performants » et de 90 000 tonnes d’aliments de qualité (pour poissons) produits localement, et de créer 50 000 emplois, notamment pour les femmes et les jeunes, a-t-on lu dans ce document.
dpa