Le gouvernement malien, asphyxié par les sanctions des Etats ouest-africains, a enregistré depuis fin janvier plusieurs défauts de paiement sur le marché financier régional, selon l’Umoa-titres qui gère les opérations sur les marchés de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).
Depuis le 31 janvier, l’Umoa-titres a publié cinq notes aux investisseurs indiquant que le Mali n’a « pas été en mesure de procéder au règlement de ses engagements financiers sur le marché des titres publics (MTP) ». Le montant total du non-paiement des sommes dues s’élève à 53 milliards de francs CFA, soit 81 millions d’euros.
« Il est à noter que cet incident de paiement intervient dans un contexte où l’Etat du Mali est soumis à des sanctions prises à son encontre par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté des Etats d’Afrique de l’ouest (Cédéao) » indique l’Umoa-titres dans sa dernière note, vendredi.
L’Umoa-titres est l’agence de gestion et de promotion des titres publics de la zone Uémoa qui regroupe les 8 pays d’Afrique de l’ouest utilisant le franc CFA comme monnaie (Côte d’Ivoire, Sénégal, Togo, Burkina, Mali, Guinée-Bissau, Niger et Bénin).
Le 2 février, le gouvernement malien avait annoncé ne pas avoir remboursé des paiements liés à deux émissions obligataires sur le marché financier de l’Uémoa, d’un montant de plus de 2,6 milliards de FCFA, « à cause des restrictions ».
Le Mali « a toujours honoré ses engagements sur le marché financier (et) tient à rassurer les investisseurs de sa volonté et de sa capacité à faire face à ses engagements », ajoutait un communiqué du ministère de l’Economie et des Finances.
La Cédéao et l’Uémoa ont pris le 9 janvier une batterie de mesures économiques et diplomatiques vigoureuses à l’encontre du Mali pour sanctionner l’intention de la junte de se maintenir au pouvoir encore plusieurs années, après deux putschs en août 2020 puis en mai 2021.
Elles ont suspendu, avec effet immédiat, toutes les transactions commerciales et financières des Etats membres avec le Mali, hors produits de grande consommation et de première nécessité.
Elle ont aussi gelé les avoirs du Mali dans les banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales des Etats membres, et suspendu toute aide et transaction financière en faveur du Mali de la part des institutions de financement de l’organisation.
AFP