La République démocratique du Congo a annoncé dimanche le report sine die d’un mini-sommet de cinq chefs d’Etat sur la sécurité dans la région des Grands lacs, auquel le Burundi avait refusé de participer.
« Le sommet aura lieu mais il n’aura plus lieu aux dates (prévues). Il y aura lieu un peu plus tard », a déclaré à l’AFP Marie Tumba Nzeza, ministre congolaise des Affaires étrangères, sans autre précision.
Le report s’explique selon elle par l’assemblée générale des Nations unies qui s’ouvre mardi à New York: « Tous les chefs d’État sont préoccupés par la préparation de leur participation ».
En conseil des ministres le 4 septembre, le président congolais Felix Tshisekedi avait informé son gouvernement « qu’un mini-sommet se tiendrait à Goma entre lui-même et les chefs d’Etat ougandais, rwandais, burundais et angolais », sans donner de date.
Il devait porter sur « la paix et la sécurité dans la région, les relations diplomatiques et politiques entre ces Etats, et la relance des activités économiques dans le contexte actuel de lutte contre la Covid-19 ».
Le Burundi avait décliné sa participation à cause du « calendrier chargé » des autorités du pays, selon une communication adressée à la ministre congolaise des Affaires étrangères.
Le Burundi « estime prioritaire, dans un premier temps, l’organisation d’une rencontre bilatérale au niveau ministériel » avec la RDC.En Ouganda, les autorités auraient refusé que le président Yoweri Museveni survole l’espace aérien rwandais pour se rendre à Goma, suggérant que le sommet soit délocalisé à Lubumbashi au sud-est, selon une source de la présidence congolaise interrogée par l’AFP samedi.
Des tensions ont été signalées entre le Rwanda et l’Ouganda depuis quelques mois. Les présidents angolais Joao Lourenço et congolais Félix Tshisekedi ont organisé au moins deux réunions quadripartites pour régler le différend entre les présidents Paul Kagame (Rwanda) et Yoweri Museveni (Ouganda).
Le Burundi et le Rwanda s’accusent mutuellement d’entretenir des velléités de déstabilisation des régimes en place dans les deux pays. Les relations de la RDC avec le Burundi et le Rwanda sont marqués par la présence de réfugiés ainsi que de rebelles burundais et rwandais dans l’Est congolais.
En RDC, des pans de l’opposition et de la société civile contestent le rapprochement du président Tshisekedi avec le Rwanda.
Des activistes à Kinshasa ont demandé « l’expulsion immédiate » de l’ambassadeur rwandais en RDC, qu’ils accusent de « révisionnisme ».
AFP