Au moins quinze civils ont été massacrés dans la nuit de dimanche à lundi par des présumés combattants ougandais du mouvement Forces démocratiques alliées dans l’Est de la République démocratique du Congo, selon un groupe d’experts présent dans la région.
« Au moins 15 civils ont été tués hier soir à #Bulongo (territoire de #Beni, Nord #Kivu). Les #ADF sont soupçonnées », a indiqué le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST) sur Twitter. L’attaque a été confirmée à l’AFP par des sources locales, pointant du doigt ces combattants musulmans ougandais.
« Il y a eu incursion des ADF aux environs de minuit, 12 corps ont déjà été retrouvés (…) certains sont décapités, d’autres éventrés », a indiqué Kasali bin Kapepela, président de la société civile locale. Selon ce « bilan provisoire, il s’agit d’au moins quatre femmes » parmi les victimes.
« L’attaque aurait eu lieu vers 02H00 (01H00 GMT) du matin dans le quartier Mutilipi de Bulongo (…) La Brigade d’intervention est sur place », a de son côté indiqué à l’AFP une source de la mission des Nations-unies en RDC (Monusco).
Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais musulmans installés depuis 1995 dans l’Est de la RDC. Ils n’attaquent plus l’Ouganda voisin depuis des années, vivant de trafics dans la région de Beni. Ces hommes armés commettent régulièrement des massacres sur des civils sans défense depuis octobre 2014 dans la région de Beni et ses environs.
Depuis avril 2019, le groupe État islamique (EI) a revendiqué certaines attaques des ADF.Dispersés par des opérations militaires lancées depuis fin octobre 2019, les ADF opèrent désormais en petits groupes mobiles, selon un récent rapport des experts de l’ONU.
La semaine dernière, les États-Unis ont désigné les ADF parmi les « groupes terroristes » affiliés à l’EI. Au moins 1.219 civils ont été tués dans des attaques attribuées aux ADF depuis 2017 sur le territoire de Beni, d’après les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu. Ces chiffres en font le groupe armé le plus meurtrier parmi les 122 encore actifs dans l’Est de la RDC.
AFP