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Ouganda : lancement des premières activités de forage pétrolier du pays

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L’Ouganda a lancé mardi ses premières activités de forage dans les champs pétroliers de Kingfisher, au lac Albert, accédant ainsi au rang de producteur de brut avec un mégaprojet critiqué par les défenseurs de l’environnement.

Le président Yoweri Museveni a lancé « le début de la campagne de forage sur le champ pétrolier de Kingfisher (dans l’ouest de l’Ouganda, ndlr) qui devrait produire 40.000 barils de pétrole par jour » en 2025, a annoncé sur Twitter l’autorité ougandaise du pétrole. Ce champ pétrolier est opéré par la compagnie chinoise CNOOC.

Quelque 31 puits seront situés sur le champ de Kingfisher. « Nous sommes excités en tant que pays mais aussi pour l’Afrique », a déclaré à l’AFP la ministre de l’Energie, Ruth Nankabirwa. Le lac Albert, frontière naturelle entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC), recèle une quantité de pétrole brut estimée à 6,5 milliards de barils, dont environ 1,4 milliard sont actuellement considérés comme récupérables.

La première goutte de pétrole ougandais devrait couler en 2025, soit près de deux décennies après la découverte des réserves. Le délai est notamment dû à un manque d’infrastructures, comme un oléoduc.

TotalEnergies avait annoncé en février 2022 un accord d’investissement de 10 milliards de dollars avec l’Ouganda, la Tanzanie et la compagnie chinoise CNOOC, comprenant notamment la construction d’un oléoduc de 1.443 kilomètres reliant les gisements du lac Albert, dans l’ouest de l’Ouganda, à la côte tanzanienne sur l’océan Indien.

Les autorités ougandaises ont délivré le 20 janvier la licence pour la construction de l’oléoduc. Le projet a toutefois rencontré l’opposition de militants et de groupes de défense de l’environnement qui estiment qu’il menace le fragile écosystème de la région et les populations qui y vivent.

Dans une résolution non contraignante, le Parlement européen s’est dit lui « extrêmement préoccupé par les violations des droits de l’Homme » commises en Ouganda et en Tanzanie, citant « arrestations, actes d’intimidation et harcèlement judiciaire contre les défenseurs des droits humains et les organisations non gouvernementales ».

Six ONG ont assigné TotalEnergies devant le tribunal judiciaire de Paris fin 2022, sommant le groupe de respecter une loi votée en 2017 qui impose aux multinationales un « devoir de vigilance » sur leurs activités dans le monde.

Le délibéré est attendu le 28 février. Yoweri Museveni, qui dirige le pays d’une main de fer depuis 1986, avait décrit le projet comme une source économique majeure pour ce pays enclavé de la région des Grands Lacs, où de nombreuses personnes vivent dans la pauvreté. Les réserves de l’Ouganda peuvent durer entre 25 et 30 ans, avec un pic de production estimé à 230.000 barils par jour. 

AFP

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