Une enquête a été ouverte en Côte d’Ivoire concernant des faits de viols commis par des membres des forces de sécurité lors d’une opération de lutte contre des sites d’orpaillage illégal dans le nord-est du pays, a-t-on appris vendredi de sources politique et proche du dossier.
Les faits auraient été commis en début de semaine lors d’une mission de lutte contre l’orpaillage illégal dans le village de Lagbo, au nord-est de la Côte d’Ivoire, près du Burkina Faso. « Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner lundi, les habitants se plaignaient de la répression dans le village et de saccages.
Le comble c’est qu’il y a eu des femmes violées », a affirmé à l’AFP Noufé Sansan, député de la circonscription de Doropo qui englobe Lagbo. Selon lui, cinq femmes ont été violées, « trois ont accepté de porter plainte et deux ont fui le village de honte ». Une source proche du dossier a confirmé à l’AFP que les faits étaient « avérés » et qu’une « enquête approfondie » était ouverte.
Le procureur de Bouna, la grande ville du nord-est ivoirien s’est rendu sur place vendredi pour enquêter, a-t-on appris de sources concordantes. Début juin, la Côte d’Ivoire a créé un Groupement spécial de répression de l’orpaillage illégal composé de 460 gendarmes et 100 agents des Eaux et Forêts. Depuis sa création, 69 sites ont été détruits et 261 personnes interpellées, selon les chiffres officiels.
L’orpaillage illégal, pose des problèmes environnementaux mais aussi sécuritaires, notamment dans le nord de la Côte d’Ivoire ciblé par plusieurs attaques de jihadistes présumés ces deux dernières années. Selon un rapport de l’International Crisis Group de 2019, des membres de groupes armés terroristes liés à Al-Qaida auraient reconnu avoir reçu une formation aux explosifs sur une des nombreuses mines d’or artisanales du nord de la Côte d’Ivoire, près de la frontière malienne.
AFP