L’armée nigériane a annoncé mercredi avoir retrouvé une ancienne élève des « filles de Chibok », la troisième en un mois, elles qui avaient été enlevées par le groupe jihadiste Boko Haram il y a huit ans.
La jeune femme faisait partie des 276 écolières âgées de 12 à 17 ans enlevées en 2014 de leur pensionnat de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Cette affaire avait provoquée une campagne mondiale baptisée #BringBackOurGirls (« #RamenerNosFilles »). Le général Christopher Musa, le commandant des forces militaires dans la région, a présenté à la presse Ruth Bitrus, 24 ans, avec son fils de deux ans devant une caserne militaire.
« Aujourd’hui, nous avons parmi nous l’une des filles de Chibok, la troisième que nous ayons retrouvée en deux mois », a déclaré le général Musa lors de la cérémonie. Il n’a pas précisé quand Mme Bitrus avait été retrouvée. La jeune femme, qui avait 16 ans lorsqu’elle a été enlevée, s’est échappée de nuit et a marché pendant trois jours dans la brousse avant d’atteindre la ville de Bama et de se présenter aux soldats.
« J’ai cherché un moyen de m’échapper le jour même où nous avons été kidnappées », a-t-elle déclaré aux journalistes au cours de la cérémonie, portant son enfant dans les bras. « J’ai été forcée de me convertir à l’islam et mariée à un homme avec qui j’ai eu cet enfant ».
Le mois dernier, deux autres « filles de Chibok » avaient été retrouvées séparément après leur fuite de la forêt de Sambisa, un des principaux repaires des jihadistes. Sur les 276 écolières enlevées en 2014, 57 d’entre elles avaient réussi à prendre la fuite et 80 autres avaient été échangées contre des commandants de Boko Haram dans le cadre de négociations avec les autorités.
Par la suite, d’autres filles ont été retrouvées mais plus de cent sont toujours portées disparues. Selon les vidéos de propagande, beaucoup auraient été mariées de force à des combattants jihadistes. Depuis l’enlèvement « des filles de Chibok », de nombreuses autres écoles ou universités ont été attaquées dans le nord du Nigeria ces dernières années, certaines par des jihadistes, mais surtout par des groupes criminels qui pratiquent des enlèvements de masse contre rançons. L’insurrection jihadiste dans le nord-est dure depuis 13 ans et a fait 40.000 morts et 2,2 millions de déplacés.
AFP