Cinq combattants du groupe jihadiste Boko Haram ont été tués et deux soldats nigériens blessés lors d’un double accrochage jeudi dans le sud-est du Niger, proche du Nigeria, a appris vendredi l’AFP auprès des autorités locales.
« La position de la Garde nationale a eu deux accrochages entre (les localités) de Bagué et Tchoungoua. Nous avons deux blessés légers côté ami et coté ennemi cinq éléments de Boko Haram ont été tués », a précisé Smain Younous, nommé en novembre nouveau gouverneur de la région de Diffa. Quatre fusils AK47 ont été saisis par les soldats nigériens.
Diffa, la grande ville du sud-est nigérien, abrite à partir de vendredi le championnat annuel de lutte traditionnelle, le sport roi dans le pays, qui opposera quatre-vingt lutteurs issus des huit régions du Niger. « Les forces de Défense et de sécurité contrôlent tous les coins » de la région de Diffa, a assuré le gouverneur Smain Younous.
Les accrochages de jeudi surviennent après des semaines d’accalmie dans la région de Diffa, également en proie cette année à des graves inondations provoqués par des crues de la rivière Komadougou Yobé. Cette rivière sert de frontière naturelle avec le Nigeria, où elle prend sa source avant de se jeter dans le Lac Tchad, une vaste zone truffée d’îlots et de marécages servant de refuge aux groupes jihadistes.
La région de Diffa, frontalière du Nigeria et du Tchad, abrite 300.000 réfugiés nigérians et déplacés internes, chassés par les exactions de Boko Haram et de sa branche dissidente l’Iswap (Etat islamique en Afrique de l’ouest), selon l’ONU.
Fin septembre, onze agriculteurs – neuf Nigériens et deux Nigérians – avaient été « exécutés par balles » par des jihadistes présumés près de Toummour, une communes de la région de Diffa. Outre la menace de Boko Haram, le Niger doit aussi faire face dans l’Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina, à de fréquentes attaques de groupes jihadistes sahéliens, dont l’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
AFP