Un total de 80 mineurs, poursuivis pour leur implication présumée dans une manifestation réprimée dans le sang en octobre au Tchad ont été remis en liberté provisoire après plus d’un mois et demi de détention, a annoncé jeudi le procureur de la République de N’Djamena.
« Une demande de liberté provisoire en leur faveur a été déposée et le juge a accédé à cette demande », a déclaré à l’AFP le procureur Moussa Wade Djibrine, ajoutant que « l’instruction suit son cours ». Lundi, M. Djibrine avait annoncé la condamnation de 262 personnes à des peines de prison ferme à l’issue d’un procès de masse de 401 personnes qui s’est tenu pendant quatre jours à huis clos dans le bagne de Koro Toro, à 600 km au nord-est de la capitale.
Les 80 mineurs avaient été arrêtés à N’Djamena pendant et après une manifestation contre le pouvoir le 20 octobre qui avait fait une cinquantaine de morts, quand les forces de l’ordre avaient ouvert le feu sur la moindre tentative de rassemblement. Ils avaient été transférés à Koro Toro où ils ont été détenus pendant un mois et demi avant d’être rapatriés dans une prison de N’Djamena.
Le pouvoir avait admis plus de 600 arrestations dans la capitale à l’issue de la manifestation. Le 20 octobre, les manifestants répondaient à l’appel de l’opposition contre la prolongation de deux ans au pouvoir du général Mahamat Idriss Déby Itno. Celui-ci avait été proclamé chef de l’Etat par les militaires le 20 avril 2021 à l’annonce de la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, tué au front par des rebelles après avoir dirigé d’une main de fer le Tchad 30 années durant.
AFP