Des responsables des deux camps rivaux libyens ont entamé lundi à Tanger (nord) un nouveau round de pourparlers au moment où se multiplient les médiations pour sortir de l’impasse leur pays plongé dans le chaos.
Le Maroc a piloté depuis fin septembre ces entretiens parlementaires qui ont déjà abouti à un « consensus » sur la distribution « des postes de souveraineté » à la tête d’institutions stratégiques libyennes.
Le nouveau round rassemble pour deux jours des responsables de la Chambre de représentants libyenne et du Haut conseil de l’Etat sur un format dit « 13+13 », selon les informations recueillies par l’AFP sur place.
La Libye est engluée dans une crise inextricable depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, déchirée entre deux pouvoirs rivaux: le Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU et basé à Tripoli, et le camp du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh.
Un accord de cessez-le-feu permanent a été signé fin octobre entre les deux parties et les rencontres se multiplient depuis pour aboutir à une solution politique. Selon Mohamed Raied, membre de la Chambre des représentants basé à Misrata (ouest), un des enjeux du round de Tanger est de « trancher les questions restées en suspens comme celles des postes de souveraineté », comme il l’a dit à l’AFP à l’ouverture de la session de lundi.
La semaine dernière, le Maroc a aussi réuni plus de 120 membres de la Chambre des représentants libyenne à Tanger. Au terme de six jours de discussions, tous se sont engagés à « mettre fin aux divisions » qui minent leur pays, en commençant par réunir le Parlement élu « dès leur retour en Libye », selon le communiqué final.
Après l’échec en juin de l’offensive des pro-Haftar, lancée en avril 2019 pour conquérir Tripoli, les belligérants, encouragés par l’ONU, sont retournés en septembre à la table des négociations, avec des réunions thématiques organisées aussi bien au Maroc qu’en Egypte et en Suisse.
Mi-novembre à Tunis, un Forum de dialogue politique organisé sous l’égide des Nations unies avait permis de trouver un accord sur des élections le 24 décembre 2021, mais pas sur les noms des futurs dirigeants de la transition.
AFP