Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme s’est engagé lundi à renforcer ses moyens en Libye où la situation des droits humains continue à se dégrader.
« Les autorités libyennes, les groupes armés, les passeurs et les trafiquants d’êtres humains ne doivent pas s’imaginer que les yeux de la communauté internationale ont maintenant quitté la Libye », a déclaré le chef des droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, au moment où la mission des enquêteurs établie par le Conseil des droits de l’homme en 2020 expire.
« Il est crucial que nous redoublions d’efforts pour garantir la responsabilité des violations passées et que nous continuions à surveiller la réalité sur le terrain pour prévenir de futures violations », a déclaré M. Türk.
Dans son rapport final, la mission a recommandé que le Haut-Commissariat mette en place « un mécanisme distinct et autonome doté d’un mandat permanent pour surveiller et signaler les violations flagrantes des droits de l’homme en Libye, en vue de soutenir les efforts de réconciliation libyens et aider les autorités libyennes à parvenir à la justice transitionnelle et à la responsabilisation ».
M. Türk s’est dit favorable à cette recommandation. Le Haut-Commissaire a également exprimé son soutien à la recommandation de la mission que les autorités libyennes élaborent « sans délai, un plan d’action pour les droits de l’homme et une feuille de route complète, centrée sur les victimes, sur la justice transitionnelle et la responsabilité ».
M. Türk a aussi souligné l’importance de tenir des élections nationales et d’oeuvrer pour une paix durable en Libye et il a exprimé « sa profonde préoccupation face à l’intensification de la répression contre la société civile ».
Dans son dernier rapport présenté au Conseil des droits de l’homme, la mission d’enquête avait particulièrement mis en exergue le sort de migrants piégés en Libye et réduits à l’esclavage sexuel, ce qui est un crime contre l’humanité.
Ce groupe d’experts avait déjà évoqué, dans un autre rapport, de probables crimes contre l’humanité dans les centres de détention et contre les migrants en Libye, mais c’est la première fois qu’il se penchait sur la question de l’esclavage.
Le chaos qui a suivi la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 a fait de la Libye une voie privilégiée pour des dizaines de milliers de migrants cherchant à rejoindre l’Europe. Depuis la mort de Kadhafi, en plein Printemps arabe, la Libye connaît le chaos politique et des violences armées entre camps rivaux.
AFP