L’ONU a exprimé vendredi son inquiétude quant aux mesures restrictives limitant la liberté de mouvement des habitants d’une localité près de Syrte, dans le nord de la Libye, imposées par les forces qui contrôlent la ville, appelant à leur levée.
Selon des médias locaux, c’est un groupe armé sous le commandement de l’un des fils du maréchal Haftar qui impose, depuis plusieurs jours, un siège autour de Gasr Abou Hadi et un couvre-feu total dans cette petite localité située à environ 20 km au sud-est de Syrte (450 km à l’est de Tripoli). La cible de cette « opération de sécurité » serait, selon la presse locale, les Gadadfa, nom de la tribu de Mouammar Kadhafi, basée à Syrte, et plus précisément à Gasr Abou Hadi où l’ancien dictateur est né.
Dans un communiqué, la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) a dit suivre « de près les informations faisant état de restrictions à la liberté de mouvement des civils dans le cadre d’opérations de sécurité à Gasr Abou Hadi ». Selon « des informations inquiétantes », ces restrictions « empêchent les civils d’accéder aux hôpitaux, écoles, magasins et autres installations essentielles », a-t-elle ajouté, appelant au « rétablissement de la liberté de mouvement » des civils pour permettre l’accès aux services essentiels.
La Manul a aussi appelé à la « libération de toutes les personnes détenues arbitrairement », affirmant qu’il était « impératif » que toute opération de sécurité soit menée « dans le plein respect des droits et libertés de la population ». Plongée dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est minée par les divisions entre l’Est et l’Ouest du pays et se retrouve de nouveau avec deux gouvernements se disputant le pouvoir.
L’un basé à Tripoli est dirigé par Abdelhamid Dbeibah, et l’autre, celui de Fathi Bachagha, est soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar qui contrôle de facto l’Est du pays et le littoral au nord jusqu’à Syrte. Lors du conseil des ministres jeudi, M. Dbeibah a estimé « regrettable et inacceptable l’injustice » que subissent les habitants de Gasr Abou Hadi, déplorant le « silence de tous ».
AFP