Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, actuellement présent en Libye, s’est dit jeudi préoccupé par le « risque de confrontation », après des mouvements vers l’ouest de troupes loyales à l’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar.
« Je suis vivement préoccupé par le mouvement de troupes en Libye et le risque de confrontation », a écrit M. Guterres sur son compte Twitter, au deuxième jour de sa visite dans ce pays dirigé par deux autorités rivales.
« J’appelle au calme et à la retenue alors que je me prépare à rencontrer les dirigeants libyens », a-t-il ajouté.
Le patron de l’ONU a réaffirmé qu’il n’existait « pas de solution militaire » en Libye, en proie au chaos depuis des années. « Seul le dialogue interlibyen peut résoudre les problèmes libyens ».
L’Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar a annoncé mercredi soir qu’elle préparait une offensive pour « purger l’ouest » de la Libye, dont la capitale Tripoli, « des terroristes et des mercenaires ».
L’annonce a été accompagnée de mouvements de troupes confirmés à l’AFP de sources militaires.
Une colonne de véhicules armés est arrivée jeudi à l’aube au sud de la ville de Gharyan, à 120 km au sud-ouest de Tripoli, où l’ANL avait toutefois déjà obtenu le ralliement d’un important groupe armé.
Cette avancée risque d’embraser l’ouest libyen où les villes et les groupes armés sont divisés entre ceux qui appuient l’ANL et d’autres qui lui sont hostiles.
A Tripoli, le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA), Fayez al-Sarraj, a dénoncé dans un communiqué une « escalade » et des déclarations « provocatrices ».
M. Sarraj a indiqué par ailleurs avoir ordonné aux forces pro-GNA de se tenir prêtes pour « faire face à toute menace ».
Il a rappelé que l' »escalade » annoncée par l’ANL intervient à quelques jours de la tenue d’une Conférence nationale sous l’égide de l’ONU (14-16 avril), appelée à dresser une « feuille de route » visant à sortir le pays du chaos.
Deux autorités se disputent le pouvoir en Libye: le GNA de Fayez al-Sarraj, établi fin 2015 en vertu d’un accord parrainé par l’ONU et basé à Tripoli, et une autorité rivale installée dans l’Est et contrôlée par l’ANL du maréchal Khalifa Haftar.