L’agence des Nations unies pour les réfugiés a déclaré mercredi que les conditions de sécurité au Burundi ne favorisaient pas pour le moment le retour des réfugiés hébergés dans la région de Kigoma, dans l’ouest de la Tanzanie.
« Bien que la sécurité d’ensemble se soit améliorée, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) est d’avis que les conditions au Burundi ne sont actuellement pas propices à la promotion du retour des réfugiés », indique un communiqué publié par le bureau régional du HCR pour l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique.
Le HCR a cependant indiqué qu’il assistait pleinement les réfugiés ayant décidé de manière libre et informée de rentrer chez eux.
Selon le communiqué, près de 75 000 réfugiés sont déjà rentrés au Burundi depuis septembre 2017.
Le HCR a par ailleurs appelé les gouvernements de Tanzanie et du Burundi à respecter leurs obligations internationales, en veillant notammant à ce que tout retour soit volontaire, conformément à l’accord tripartite signé en mars 2018.
« Le HCR exhorte les Etats à veiller à ce qu’aucun réfugié ne soit renvoyé au Burundi contre sa volonté, et à ce que des mesures soient prises pour rendre les conditions de sécurité au Burundi plus propices au retour des réfugiés », souligne le communiqué.
Des centaines de personnes continuent cependant encore à fuir le Burundi chaque mois, selon le HCR.
Le HCR a exhorté les gouvernements de la région à maintenir leurs frontières ouvertes et à accorder l’asile à ceux qui en ont besoin, et a également demandé des financements pour aider les plus de 400 000 réfugiés encore en exil, ainsi que pour aider à la réintégration des réfugiés ayant choisi de rentrer chez eux, ou au retour de ceux qui souhaitent encore rentrer chez eux en 2019, précise le communiqué.
Le ministre burundais de l’Intérieur et du Développement rural, Paschal Barandagiye, a quant à lui assuré le gouvernement tanzanien que la situation au Burundi était désormais calme, exhortant ses compatriotes à rentrer chez eux pour reconstruire leur pays.
« Ne vous laissez pas tromper par les politiciens. Le Burundi est maintenant en paix, et ouvre ses portes à ceux qui veulent rentrer volontairement », a assuré M. Barandagiye aux réfugiés burundais.
Le 20 juillet 2017, le président tanzanien John Magufuli avait lui aussi appelé les réfugiés burundais hébergés en Tanzanie à rentrer chez eux pour aider à la construction du Burundi, affirmant que la paix régnait maintenant dans ce petit pays d’Afrique centrale.
Xinhua