Dans la nuit du samedi 16 décembre aux environs de 21 heures locales, des coups de feu ont été entendus autour de la base de la MONUSCO dans le village de Kilya-Kisima, situé à une trentaine de kilomètres de la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
« Nous avons alerté nos partenaires des forces armées de la RDC (FARDC) et décidé de nous rendre ensemble vers le lieu d’où provenaient ces coups de feu, dans l’objectif de les faire arrêter en intervenant le cas échéant, et protéger ainsi les civils », raconte un Casque bleu malawite.
Une fois sur les lieux, la MONUSCO et les FARDC ont rencontré des soldats de l’armée ougandaise (UPDF) qui ont également confirmé avoir entendu des coups de feu. Ensemble, ils ont débuté une patrouille et ont découvert dans deux maisons quatre cadavres : trois femmes et un jeune garçon de moins de sept ans. Trois personnes grièvement blessées ont également été trouvées sur place, à savoir deux femmes et un homme. « Nous n’avons pas fermé l’œil », affirme un autre Casque bleu.
Les Casques bleus de la MONUSCO ont organisé une évacuation rapide pour secourir les personnes blessées. Trois d’entre elles ont été conduites à leur base militaire vers minuit dimanche 17 décembre pour recevoir les premiers soins d’urgence. Une quatrième a été emmenée à leur base par la population aux environs de 2 heures du matin.
« Nous leur avons prodigué les soins de secours avant de tous les évacuer vers l’hôpital général de référence de Beni ». Malheureusement, dimanche matin, trois des quatre blessés évacués ont succombé à leurs blessures.
Cette attaque meurtrière dans la même région intervient seulement deux jours après celle du vendredi 15 décembre 2023 qui a coûté la vie à un candidat député qui rentrait de Kasindi, une ville située à environ 74 kilomètres de Beni.
Beaucoup d’habitants attribuent cette attaque, qui a terrorisé la population, aux rebelles des ADF en raison de leur mode opératoire : ils ligotent les victimes qui sont ensuite tuées à l’arme blanche.
« Nous avons vu trois individus pendant cette attaque ; l’un d’entre eux portait une arme à feu de type AK47, les deux autres avaient des machettes », a affirmé un habitant de Kilya interrogé par les Casques bleus de la MONUSCO. La société civile de Kilya, contactée par Radio Okapi, pointe également du doigt les rebelles des ADF.
Les patrouilles de combat se poursuivent dans la zone : d’un côté, les FARDC et les UPDF qui s’enfoncent dans la forêt pour traquer les rebelles ; de l’autre, les Casques bleus du Malawi qui dominent la zone de Kilya-Kisima afin de protéger les populations civiles contre toute nouvelle attaque.