Le Maroc table sur un investissement public « record » de 245 milliards de dirhams, soit plus de 23 milliards d’euros, pour remettre sur pied son économie, fortement ébranlée par la crise sanitaire, a indiqué mardi la ministre de l’Economie.
Le pays du Maghreb prévoit « la mobilisation d’un investissement public de 245 milliards de dirhams, un chiffre record, crucial pour remettre en marche l’économie », a déclaré la ministre Nadia Fettah Alaoui lors d’une conférence de presse sur le projet de loi de finances 2022 (PLF).
Le PLF, présenté lundi devant le Parlement, projette une accélération de la croissance de 5,2% en 2021, avant un ralentissement à 3,2% en 2022. Plus optimiste, le FMI prévoit un taux de croissance de 5,7% pour le Maroc en 2021, ce qui en ferait l’économie la plus dynamique du Maghreb (+3,4% pour l’Algérie et +3% pour la Tunisie).
En 2020, le royaume chérifien avait été confronté à sa pire récession (-7%) en un quart de siècle en raison des effets de la pandémie de Covid-19. Sur le terrain social — priorité annoncée du nouveau gouvernement issu des élections législatives de septembre –, le PLF ambitionne de créer 250.000 emplois directs durant les deux prochaines années, a précisé Mme Fettah Alaoui, sans autre détails.
Le taux de chômage au Maroc s’est aggravé cette année pour atteindre près de 13%, d’après les récentes estimations de la banque centrale. Il s’agit du premier projet de loi de finances proposé par le gouvernement de l’homme d’affaires Aziz Akhannouch, nommé par le roi Mohammed VI début octobre pour redresser une situation socio-économique mise à mal par la crise sanitaire, en particulier le secteur touristique.
« Notre priorité est de renforcer l’Etat social dans les secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi, et d’avancer dans le projet de généralisation de la protection sociale », a souligné la ministre des Finances. Le PLF prévoit une légère augmentation des budgets de la Santé (+350 millions d’euros) et de l’Education (480 millions EUR), deux secteurs critiqués par les Marocains pour leurs graves carences. Le projet de loi aspire également à résorber le déficit budgétaire de 6,2% du PIB cette année à 5,9% en 2022.
AFP