L’Afrique du Sud, qui a connu des coupures de courant record ces derniers mois, « survivra » à la saison hivernale, grâce à une amélioration considérable de la production, a déclaré samedi le ministre de l’Electricité.
Le ministre de l’Electricité Kgosientsho Ramokgopa, qui avait prévenu le mois dernier que l’hiver serait « incroyablement difficile », s’est montré plus optimiste samedi, annonçant une hausse de la production d’électricité moyenne atteignant désormais 60%, contre 48% il y a quelques semaines.
« Nous sommes plus que confiants dans notre capacité à survivre à l’hiver », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une réunion du comité exécutif national du Congrès national africain (ANC), qui se tient dans un hôtel à l’est de Johannesburg.
« Nous ne connaîtrons pas le scénario le plus pessimiste que nous avions prévu et nous continuerons à constater une amélioration », a déclaré le ministre. La première puissance industrielle du continent est en proie à une grave crise de l’électricité qui s’est aggravée depuis l’année dernière.
Depuis des mois, les 60 millions de Sud-Africains n’ont quasiment pas vécu une journée sans coupure de courant. L’entreprise publique, Eskom, fournit la grande majorité de l’électricité. Mais plombée par des centrales à charbon vétustes et criblée de dettes après les années de corruption de la présidence Jacob Zuma (2009-2018), la compagnie est incapable de répondre à la demande et impose des coupures programmées record.
Ces dernières semaines, ces coupures sont passées de 12 heures par jour à environ deux heures par jour. « Nous parvenons à maintenir ces niveaux d’efficacité », a déclaré le ministre. Il attribue cette amélioration à la mobilisation par Eskom de certains des meilleurs experts en production et à leur déploiement dans les centrales électriques les moins performantes, dont la production « dépasse désormais nos attentes ».
Au plus fort de l’hiver, la demande aux pics de consommation, prévue à 34.000 mégawatts, a été ramenée à 30.000 mégawatts, s’est-il félicité. Les coupures d’électricité ont contraint de nombreux Sud-Africains, qui s’étaient habitués à ces coupures, à trouver d’autres sources d’énergie, comme l’installation de panneaux solaires dans les foyers.
« Je suis convaincu que les délestages seront bientôt derrière nous et que nous commencerons à travailler à la création de marges de réserve supplémentaires pour permettre à l’économie de croître au niveau souhaité ».
Un enjeu crucial à moins d’un an d’élections générales où l’ANC risque, pour la première fois de son histoire, de perdre sa majorité. En mai, la banque centrale prévoyait que le PIB n’augmenterait que de 0,3% cette année et les coupures d’électricité à elles seules coûteraient au pays au moins deux points de pourcentage de croissance.
AFP