Une trentaine de jihadistes ont été tués la semaine dernière dans le bassin du lac Tchad, aux confins du Nigeria, du Niger, du Cameroun et du Tchad, dans deux opérations de la Force conjointe de ces pays, a assuré lundi cette force.
Le bassin du lac Tchad, qui étire ses rives dans ces quatre Etats, est une vaste étendue d’eau et de marécages où les groupes jihadistes Boko Haram et son rival Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) ont installé des repaires dans les innombrables îlots dont il est parsemé. Pour les combattre, en 2015, les armées des quatre pays, ainsi que celle du Bénin, ont réactivé une Force multinationale mixte (FMM), créée en 1994 mais très peu opérationnelle depuis.
Les troupes tchadiennes, camerounaises, nigériennes et nigérianes de la FMM ont engagé le 21 mars une nouvelle offensive coordonnée et multidirectionnelle dans les quatre pays, baptisée « Opération intégrité du Lac ».
« Les troupes et les frappes aériennes de la FMM (…) ont permis de neutraliser plus de vingt-cinq terroristes », dans un « bastion » jihadiste des environs de Tumbun Rago, dans l’État nigérian du Borno, a détaillé dans un communiqué la FMM. « Neutralisés » veut dire « tués », a précisé lundi à l’AFP sous couvert d’anonymat un officier de la FMM, dont le quartier général est basé à N’Djamena, affirmant que ces opérations ont été menées « la semaine dernière », sans plus de détails.
Cinq autres jihadistes ont été tués lors d’une opération lancée à Kirta Wulgo, toujours dans l’État du Borno. Sept soldats du Tchad et du Niger ont été « légèrement blessés » lors de ces offensives, et sont « soignés dans différentes installations militaires », selon la FMM. La FMM avait assuré début mai qu’une vingtaine de jihadistes avaient été tués dans le bassin du lac Tchad. Contactée lundi, elle n’a pas donné le bilan total de son « Opération intégrité du Lac » depuis son lancement il y a deux mois.
Cité dans le communiqué, le commandant de la FMM, le Nigérian Abdul Khalifa Ibrahim, a exhorté les membres de la force à « maintenir la dynamique jusqu’à ce que les criminels soient totalement détruits ou se rendent ». L’insurrection de Boko Haram est apparue en 2009 au Nigeria avant de se propager dans les pays voisins. Depuis, plus de 36.000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU.
AFP