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Khartoum espère une remise de dette après la levée des sanctions américaines

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Le Soudan espère un allègement de sa dette après l’annonce de son prochain retrait de la liste américaine des Etats soutenant le terrorisme et d’une levée des sanctions à son encontre, a indiqué mardi le Premier ministre soudanais. 

Lundi soir, Donald Trump a annoncé que les Etats-Unis s’apprêtaient à retirer le Soudan de la liste noire sur laquelle le pays figure depuis 1993. Un véritable tournant pour Khartoum qui réclame depuis longtemps cette levée des sanctions, synonymes d’entrave aux investissements pour son économie à bout de souffle.

« Notre dette atteint aujourd’hui 60 milliards de dollars (50,8 milliards d’euros), cette décision ouvre la voie à une remise de dette », a déclaré le Premier ministre Abdallah Hamdok, lors d’une intervention télévisée mardi matin.

Le président américain a érigé en condition le versement de 335 millions de dollars (283,6 millions d’euros) de dédommagements aux « familles de victimes américaines du terrorisme ».

« Le transfert vers les Etats-Unis de la somme des dédommagements a bien été effectué », a assuré mardi le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed el-Fateh Zine el-Abidine, lors d’une conférence de presse.

En septembre, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait déjà évoqué un projet d’accord prévoyant le versement sur un compte bloqué de ces indemnités pour les familles des victimes des attentats perpétrés en 1998 par la nébuleuse jihadiste Al-Qaïda contre les ambassades des Etats-Unis au Kenya et en Tanzanie, qui avaient fait plus de 200 morts.

Jadis paria de la communauté internationale pour avoir accueilli le chef d’Al-Qaïda Oussama Ben Laden dans les années 1990, le Soudan a toujours nié toute implication dans ces attaques mais a accepté de remplir les demandes américaines pour obtenir la levée des sanctions.

L’économie soudanaise ne risque pas de connaître de « changement fondamental dans l’immédiat », a tempéré la ministre des Finances Heba Mohamed.

Le FMI prévoit une récession de 8,4% en 2020 au Soudan mais ses calculs pour une reprise de 0,8% en 2021, publiés à la mi-octobre, ne prenaient pas en compte la levée des sanctions.

A terme, le Soudan pourra « rejoindre l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) », demander « l’allègement de sa dette via l’initiative pays pauvres très endettés (HIPC) » et les institutions financières soudanaises pourront traiter avec leurs homologues internationaux, a estimé la ministre.

« Ce n’est pas la solution à nos problèmes mais c’est un début », a lui aussi nuancé Omar Kamar Eldin, ministre des Affaires étrangères soudanais.

AFP

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