L’émissaire américain pour le climat John Kerry a déclaré mercredi qu’il espérait que la Conférence mondiale de l’ONU sur le climat (COP27) prévue à Charm el-Cheikh en novembre puisse libérer « l’énergie dont nous avons besoin pour changer le monde » au cours d’une réunion préparatoire avec des représentants de 24 pays africains en Egypte.
« Nous sommes en difficulté », a déclaré l’ancien secrétaire d’Etat américain, tout en considérant que le changement climatique est « irréversible », lors d’un forum sur la lutte contre le changement climatique. « 20 pays sont responsables de 80% du problème, les Etats-Unis, à eux seuls, sont le second émetteur (de gaz à efffet de serre), après la Chine », a souligné M. Kerry.
« Il est plus coûteux de ne pas agir contre le changement climatique que d’agir », a-t-il estimé, soulignant la responsabilité de « ces 20 pays à aider les autres pays dans leur transition ». Il a également appelé à trouver des ressources via le « secteur privé » pour « financer la transition écologique ».
Cette rencontre qui a débuté mercredi en Egypte doit durer trois jours. Elle se déroule après un sommet lundi aux Pays-Bas, destiné à soutenir l’Afrique face au changement climatique. Le président de l’Union africaine (UA) et président du Sénégal, Macky Sall, avait relevé « avec amertume, l’absence de dirigeants des pays industrialisés », à Rotterdam.
La COP27 prévue en novembre en Egypte a pour objectif « de porter la voix des leaders africains, afin de mobiliser plus de soutien international pour un rétablissement écologique de l’Afrique », selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Elle doit également se pencher sur les financements destinés à aider les pays les plus vulnérables à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.
L’Afrique émet moins de 4% des émissions mondiales de CO2, selon l’ancien secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui s’exprimait cette semaine. Paradoxalement, ce continent subit la majorité des conséquences du changement climatique, notamment la sécheresse et les inondations.
La secrétaire générale adjointe de l’ONU, Amina J. Mohamed, ainsi que des représentants d’organisations internationales, d’ONG, et de compagnies privées, participaient également mercredi à ce forum régional. Selon la Banque africaine de développement, le continent pourrait avoir besoin de 1.600 milliards de dollars entre 2020 et 2030, afin de lutter contre le changement climatique et s’adapter aux impacts négatifs de ce phénomène.
Fin août, une réunion du G20 en Indonésie, avait été clôturée sans que le groupe ne parvienne à s’accorder sur un communiqué final, malgré les mises en garde du pays hôte. Ce dernier avait appelé les grandes économies à travailler ensemble contre le réchauffement climatique, au risque de devoir s’aventurer sur des « terrains inconnus ».
AFP