L’opposition guinéenne a annoncé mardi le report « en raison des examens scolaires » de sa manifestation prévue jeudi contre un éventuel troisième mandat du président Alpha Condé, dont le parti doit choisir le même jour son candidat à la présidentielle attendue en fin d’année.
Des manifestations contre un éventuel troisième mandat du président Condé, suspendues depuis des mois en raison de la pandémie de Covid-19, ont repris depuis presque deux semaines.
Lancée par l’opposition mi-octobre, la mobilisation anti-Condé, plusieurs fois sévèrement réprimée, a fait des dizaines de morts parmi les civils, dans ce pays pauvre malgré d’importantes ressources naturelles.
« En raison des examens scolaires, la coordination nationale du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) accède à la demande des citoyens en reportant la manifestation prévue le (jeudi) 6 août à une date ultérieure », indique la coalition d’opposition dans un communiqué mardi.
Les examens d’entrée au collège se déroulent de mercredi à vendredi en Guinée. Dans son communiqué, le FNDC se dit « soucieux du sort des élèves dont l’avenir est hypothéqué » par le régime de M. Condé.
Créé en avril 2019 pour s’opposer à un troisième mandat du président Condé, le FNDC, formé des principaux partis d’opposition et d’organisations de la société civile, avait appelé à manifester à l’issue de la convention du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), parti du chef de l’Etat, prévue mercredi et jeudi à Conakry.
La formation au pouvoir doit y désigner son candidat à la présidentielle prévue en fin d’année. La Constitution guinéenne limite le nombre de mandats à deux, mais l’adoption en début d’année d’une nouvelle Loi fondamentale permet à M. Condé, 82 ans, élu en 2010 et réélu en 2015, de remettre son compteur personnel à zéro en vue de briguer, selon l’opposition, un troisième mandat.
M. Condé a jusque-là entretenu l’ambigüité sur ses intentions, mais le FNDC est convaincu qu’il sera candidat à sa propre succession. La coalition avait estimé fin juillet que la convention du RPG entrait dans le cadre « des manoeuvres » pour « maintenir Alpha Condé au pouvoir au-delà de son deuxième et dernier mandat ».
Avant l’élection de M. Condé, la Guinée n’avait connu que des régimes autoritaires depuis son indépendance de la France en 1958.
AFP