L’organe législatif de transition en Guinée devant décider de la date du retour des civils au pouvoir, a entamé samedi à Conakry sa première session, cinq mois après le coup d’Etat qui a renversé le président Alpha Condé, selon des journalistes de l’AFP.
Cette première réunion se tient après que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a décidé, jeudi à Accra, de maintenir ses sanctions contre la Guinée, après la prise du pouvoir par des militaires qui ont renversé le 5 septembre le président Condé qui était au pouvoir depuis dix ans.
Elle marque l’entrée en fonction des 81 membres de l’institution, tous présents lors de la session inaugurale, selon des journalistes de l’AFP. La séance, qui doit durer un jour, a été ouverte samedi au Palais du peuple, siège de l’Assemblée nationale à Conakry, par le président du CNT Dansa Kourouma, en présence du Premier ministre guinéen Mohamed Béavogui, nommé chef de gouvernement le 6 octobre dernier par la junte dirigée par le colonel Mamady Doumbouya.
Le président du CNT du Mali, le colonel Malick Diaw, dont le pays est également sous sanctions de la Cédéao après deux putsch en août 2020 puis en mai 2021, et le président de l’Assemblée nationale de la Sierra Leone, Abass Chernor Bundu, étaient présents à la réunion.
« Avec les transitions politiques en cours au Mali et en Guinée, nos deux pays sont à la croisée des chemins. L’objectif ultime de toute transition est d’aller à une normalisation politique », a dit le colonel Diaw. Le CNT jouera « le rôle de l’Assemblée nationale pendant cette période de transition » et devra « élaborer une nouvelle Constitution et proposer la date de la fin de la transition », selon le décret, publié qui, le 2 février, a convoqué ses membres pour cette première session.
La Cédéao insiste sur la nécessité de respecter le délai de six mois pour la tenue des élections en Guinée et presse les autorités de Conakry de soumettre rapidement un calendrier en ce sens. La Cédéao a suspendu la Guinée de ses organes de décision et infligé des sanctions individuelles aux membres de la junte.
Les membres du CNT ont été choisis par le colonel Doumbouya parmi des listes de noms soumises par des coalitions de partis politiques et d’organisations de la société civile. Ils doivent participer aux discussions sur l’agenda de la transition.
Le colonel Doumbouya s’est fait investir président de transition le 1er octobre 2021, après avoir renversé le mois précédent le président Alpha Condé, au pouvoir depuis 10 ans. Il s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils après des élections, mais sans mentionner jusque-là d’échéance pour cette transition.
AFP