Une « crise de la faim se profile » pour les Sud-soudanais revenus dans leurs pays après avoir fui les combats qui déchirent le Soudan voisin depuis plus de cinq mois, a averti mardi le Programme alimentaire mondial de l’ONU (PAM).
Depuis son déclenchement 15 avril, la guerre au Soudan entre l’armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) de son ancien adjoint Mohamed Hamdan Daglo a fait près de 7.500 morts, selon une estimation prudente de l’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project.
Elle a également provoqué le déplacement de plus de cinq millions de personnes, dont 2,8 millions ont fui la capitale Khartoum, théâtre de frappes aériennes incessantes, de tirs d’artillerie et des combats de rue.
La majorité des personnes qui ont fui les combats et traversé la frontière du Soudan du Sud sont des Sud-Soudanais qui « retournent dans un pays déjà confronté à des besoins humanitaires sans précédent », souligne le PAM dans un communiqué.
« Nous voyons des familles quitter une catastrophe pour une autre en fuyant le danger au Soudan pour se retrouver confrontées au désespoir au Soudan du Sud », déclare Mary-Ellen McGroarty, directrice du PAM au Soudan du Sud. Or le PAM n’a pas les « ressources nécessaires pour fournir une assistance vitale à ceux qui en ont le plus besoin », avertit-elle.
Les Sud-Soudanais « traversent la frontière avec rien d’autre que des vêtements sur le dos », et certains sont également victimes de vols et de violences durant leur périple, affirme le PAM, qui craint également des épidémies durant la saison des pluies.
Après avoir obtenu son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud a sombré dans une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et des millions de déplacés entre 2013 et 2018.
Un accord de paix signé en 2018 a prévu le principe d’un partage du pouvoir entre les rivaux Salva Kiir et Riek Machar au sein d’un gouvernement d’union nationale. Mais les tensions et les violences continuent de miner le plus jeune pays de la planète, riche en pétrole mais où l’immense majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté.
AFP