Vendredi, le plus haut tribunal administratif français a statué qu’un chercheur pouvait accéder aux archives de l’ancien président François Mitterrand sur le génocide rwandais de 1994, marquant une nouvelle étape pour apaiser les tensions entre Paris et Kigali.
Les chercheurs se sont plaints que seule une fraction des documents français classifiés ont fait surface et disent qu’un compte concluant sur le rôle joué par Paris n’a pas encore été produit.
Le président rwandais Paul Kagame a accusé la France d’être complice du bain de sang dans lequel les milices hutues ont tué environ 800 000 Tutsis et Hutus modérés.
Le président Emmanuel Macron a cherché à améliorer les liens avec Kigali et a nommé l’année dernière des chercheurs pour mener une enquête de deux ans sur le rôle de l’armée française dans le génocide.
Les archives présidentielles sont généralement confidentielles pendant 60 ans après leur signature, mais dans certaines circonstances, comme l’intérêt public, elles peuvent être rendues publiques plus tôt, a déclaré le Conseil des Affaires d’Etat dans un communiqué.
Les notes des conseillers du président et les procès-verbaux des réunions du gouvernement font partie des archives.
Le tribunal a jugé que le universitaire avait un intérêt légitime à consulter les archives pour contribuer à ses recherches historiques après que l’accès ait été refusé par le ministère français de la Culture.
Mitterrand a été président de 1981 à 1995.
Alors que Paris a reconnu des erreurs dans ses relations avec le Rwanda, il a rejeté à plusieurs reprises les accusations selon lesquelles il aurait formé des milices à participer au massacre.
Cependant, lors d’une visite au Rwanda en 2010, le président de l’époque, Nicolas Sarkozy, a reconnu que la France avait commis « une grave erreur de jugement, une sorte de cécité alors que nous n’avions pas prévu les dimensions génocidaires du gouvernement ».