Le gouvernement éthiopien a décrété jeudi une « trêve humanitaire illimitée » dans son conflit avec les rebelles du Tigré, afin de permettre « la libre circulation de l’aide humanitaire, vers ceux ayant besoin d’assistance » dans cette région du nord du pays, selon un communiqué.
La trêve est « effective immédiatement », indique le gouvernement dans un communiqué, expliquant sa décision par « la nécessité de prendre des mesures extraordinaires pour sauver des vies et réduire la souffrance humaine ».
Toutefois, « l’engagement pris par le gouvernement d’Ethiopie ne pourra avoir l’effet désiré d’améliorer la situation humanitaire sur le terrain que si l’autre partie en fait autant », poursuit le gouvernement, appelant les rebelles tigréens à « s’abstenir de tout nouvel acte d’agression et à se retirer des zones qu’ils occupent dans les régions voisines du Tigré ».
Forces progouvernementales et rebelles du Tigré s’affrontent dans le nord de l’Ethiopie depuis qu’en novembre 2020 le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée fédérale déloger les autorités de la région, gouvernée alors par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF) qui contestait son autorité depuis des mois. Rapidement défaites, les troupes rebelles du TPLF ont ensuite, courant 2021, repris militairement le Tigré et le conflit s’est depuis propagé aux régions voisines de l’Amhara et de l’Afar.
Les bientôt 17 mois de conflit ont provoqué une grave crise humanitaire dans le nord de l’Ethiopie, où plus de neuf millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire, selon le PAM. « L’intensification du conflit et la présence de forces du Tigré en Afar », région par où transitent les convois routiers vers le Tigré « empêchent l’afflux de nourriture et de carburant au Tigré depuis mi-décembre », expliquait récemment le PAM. Plus de 400.000 personnes ont été déplacées au Tigré, selon l’ONU.
« Le gouvernement d’Ethiopie espère que cette trêve améliorera considérablement la situation humanitaire sur le terrain et ouvrira la voie à la résolution du conflit dans le nord de l’Ethiopie, sans bain de sang supplémentaire », selon le communiqué.
AFP