Les autorités de la région éthiopienne de l’Amhara (nord-ouest) ont arrêté 373 personnes, soupçonnées d’avoir pris part aux violences meurtrières ayant émaillé mardi les funérailles d’un dignitaire musulman dans la localité de Gondar, a indiqué vendredi un responsable.
Selon le Conseil des affaires musulmanes de la région Amhara, au moins 20 personnes ont été tuées dans ce qu’il a qualifié « de massacre perpétré contre des musulmans (…) par des extrémistes chrétiens ». « 373 suspects ont été arrêtés en relation avec les désordres qui se sont déroulés dans la ville de Gondar », a déclaré vendredi le chef du Bureau de la paix et de la sécurité de l’Amhara, Desalegn Tassew, à l’Amhara Media Corporation, le media officiel de la région, sans donner de bilan des victimes.
« Nous tenons pour responsables devant la justice les forces de sécurité et les dirigeants qui n’ont pas assumé leurs responsabilités », a-t-il ajouté sans autre détail. La région de l’Amhara est très majoritairement peuplée de chrétiens orthodoxes, religion la plus représentée (43%) en Ethiopie, pays comptant environ 30% de musulmans.
Le cimetière, théâtre des funérailles, est situé entre une mosquée et une église orthodoxe, avait expliqué sous le couvert de l’anonymat à l’AFP un membres des forces locales de sécurité à Gondar. Un différend autour du cimetière pourrait être à l’origine des violences.
Le gouvernement régional amhara avait indiqué que les violences lors des funérailles « avaient été déclenchées par un affrontement entre individus à propos de pierres (nécessaires à la tombe, ndlr) ramassées dans une zone appartenant pour certains à la mosquée, pour d’autres à l’église » voisine. Il n’avait pas donné de bilan officiel mais fait état de « destructions de biens » et de « pertes en vies humaines ».
Vendredi soir, avant un iftar géant (repas de rupture du jeûne du ramadan) sur une des principales places du centre d’Addis Abeba, de nombreux musulmans ont manifesté contre les violences à Gondar, réclamant « justice pour les victimes ».
AFP