Ethiopian Airlines va reprendre mercredi ses vols commerciaux vers le Tigré après une interruption de 18 mois due au conflit meurtrier dans cette région rebelle du nord de l’Ethiopie, a annoncé mardi la compagnie.
Cette annonce intervient au lendemain de la visite d’une délégation du gouvernement éthiopien dans la capitale du Tigré, Mekele, pour une première visite officielle depuis plus de deux ans, marquant une étape majeure dans le processus de paix lancé en novembre.
« Nous sommes sincèrement ravis de la reprise de nos vols vers Mekele », a déclaré le PDG du groupe de la compagnie nationale éthiopienne, Mesfin Tasew, cité dans un communiqué. « La reprise de ces vols va permettre aux familles de se retrouver, va faciliter le rétablissement des activités commerciales, stimuler les flux touristiques et apporter de nombreuses autres opportunités qui serviront la société », a-t-il ajouté.
La plus grande compagnie aérienne d’Afrique a indiqué avoir prévu des vols quotidiens vers le Tigré; elle en augmentera la fréquence selon la demande. Parmi la délégation présente lundi à Mekele, figurait notamment le PDG d’Ethiopian Airlines, mais aussi ceux d’Ethio Telecom et de Commercial Bank of Ethiopia (CBE), des acteurs-clés de la restauration de services de base dont le Tigré est privé depuis plus d’un an.
Mekele a été raccordée au réseau électrique national le 6 décembre, la CBE, la principale banque du pays, a annoncé le 19 décembre la reprise de ses opérations dans certaines villes, et les communications téléphoniques avec la région ont commencé à être rétablies. Gouvernement et rebelles tigréens ont signé le 2 novembre un accord mettant fin à la guerre qui a ravagé durant deux ans le nord de l’Ethiopie.
Ce texte prévoit notamment un désarmement des forces rebelles, le rétablissement de l’autorité fédérale au Tigré et la réouverture des accès et communications à cette région coupée du monde depuis mi-2021.
Les combats ont débuté en novembre 2020, quand le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l’armée arrêter les dirigeants du Tigré qui contestaient son autorité depuis des mois et qu’il accusait d’avoir attaqué des bases militaires fédérales.
Le bilan précis de ce conflit jalonné d’exactions, qui s’est déroulé largement à huis clos, est inconnu. Le centre de réflexion International Crisis Group et l’ONG Amnesty international l’ont décrit comme « un des plus meurtriers au monde ».
AFP