Dans cette rame, ni passager, ni marchandise. Dans une gare de Soweto, Retshepile Mosena, étudiante en droit, monte à bord d’un train, pour un examen de la vue et une paire de lunettes.
Stationné mardi dans le township près de Johannesburg, le Phelophepa, qui signifie « bonne santé » en tswana et sotho, sillonne l’Afrique du Sud neuf mois par an pour apporter des soins médicaux aux déshéritées, installés dans des secteurs éloignés des établissements de santé. Entièrement équipées de matériel d’optométrie, dentisterie et même d’une pharmacie, les 19 wagons offrent aussi des consultations de médecine générale et de psychologie.
Deuxième puissance industrielle du continent, l’Afrique du Sud est pourtant confrontée à une importante pauvreté encore aggravée par le coronavirus, qui prive certains d’accès aux soins médicaux.Ils sont quelques centaines ce matin-là, à attendre une consultation.
Parmi eux, Retshepile Mosena raconte avoir tenté d’économiser, depuis deux ans que sa vue a commencé à baisser. Mais « les tests oculaires sont chers, et les lunettes encore plus », explique la jeune fille, qui s’en tirera ici pour 30 rands, soit moins de deux euros.
Gérée par la compagnie publique Transnet, la clinique sur rails a démarré avec trois voitures et des consultations d’optométrie, en 1994, explique à l’AFP la directrice, Thelma Sateke. Le train accueille 65.000 patients par an.
« Le train a encore beaucoup à faire pour apporter des services dans les zones rurales où les soins sont inexistants ou rares », souligne toutefois Mme Sateke, ajoutant que dans le pays, « l’accès aux soins à 100% n’est pas prêt d’être atteint ».
AFP