Lors d’une conférence de presse ce lundi 14 octobre, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU a confié aux journalistes toute la préoccupation d’Antonio Gueteres sur la situation politique en Guinée. Pour lui l’issue à cette crise ne saurait être trouvée qu’autour d’une table. Il a invité les acteurs politiques à privilégier cette option.
» Le Secrétaire général appelle toutes les parties prenantes à recourir à un dialogue politique inclusif pour résoudre leurs différends. Il répète que la liberté d’expression et de réunion pacifique sont des droits fondamentaux et appelle les forces de sécurité à faire preuve de la plus grande retenue et à respecter les normes internationales applicables en matière de droits de l’homme lorsqu’elles réagissent à toute manifestation. Il appelle également tous les acteurs à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter que la situation actuelle n’empire et ne sape la paix et la stabilité dans le pays et la région. » a dit Stéphane Dujarric
La Guinée depuis plusieurs mois traverse une crise politique générée par un projet de réforme constitutionnelle souhaité par le président Alpha Condé, l’opposant historique élu en 2010 à la faveur de la toute première élection démocratique du pays depuis son indépendance en 1958.
Alpha Condé qui achève son second et dernier mandat selon la constitution guinéenne en 2020 a émis depuis maintenant plusieurs mois le souhait de modifier cette constitution. Alors veut-il se maintenir au pouvoir ? cette l’intention qu’on lui prête puisque lui-meme ne s’est pas clairement prononcé sur la question.
Le débat sur le projet controverse est d’autant plus tendu qu’un mouvement de contestation regroupant les principaux partis de l’opposition, des organisations de la société civile et des artistes a été crée. Le Front national pour la défense de la constitution qui a d’ailleurs entamé le lundi 14 octobre une série de manifestation pour contraindre le président Alpha Condé à ranger ce projet.
L’arrestation dimanche 13 octobre de ténors du mouvement , le coordinateur national Abdourahmane Sanoh, le rappeur Bill de Sam et quelques membres n’a pas empêché la tenue de la manifestation le lundi 14 octobre. A Conakry et dans quelques villes les activités ont été paralysées. L’administration, le commerce, les écoles, toutes les activités étaient au ralenti. Les manifestations elles, ont été violemment réprimées par les forces de l’ordre. Une dizaine de personnes ont été tuées selon les organisateurs, deux selon le gouvernement.