La Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a annoncé la tenue d’un sommet virtuel vendredi pour évoquer la crise au Burkina Faso après le coup d’état militaire qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré.
La Cédéao, dont est membre le Burkina Faso, a condamné lundi la prise de pouvoir des officiers de l’armée qui ont arrêté M. Kaboré sur fond de colère croissante au sein de la population accusant le président déchu d’être incapable de faire face aux attaques jihadistes.
Ce sommet extraordinaire et virtuel débutera à 10H00 GMT vendredi, selon le communiqué. Une source haut placée au sein du parti de M. Kaboré a déclaré mercredi que le président déchu du Burkina Faso « va bien physiquement » et qu’il est « toujours aux mains de l’armée » dans une villa.
M. Kaboré, 64 ans, a été élu en 2015 à la suite d’une révolte populaire qui a chassé l’ancien président Blaise Compaoré, puis a été réélu en 2020. Mais depuis l’année dernière, M. Kaboré était confronté à une vague de mécontentement dans le pays d’Afrique de l’Ouest miné par d’incessantes attaques jihadistes qui ont fait près de 2.000 morts et déplacé au moins 1,5 million de personnes.
Dimanche, des mutineries ont éclaté dans plusieurs casernes de l’armée, un jour après la dispersion par la police de manifestations interdites. Et lundi, le président a été renversé par des militaires avec à leur tête un lieutenant-colonel, Paul-Henri Sandaogo Damiba, président d’une junte appelée Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
Le MPSR a annoncé la dissolution ou suspension des institutions de la République, ainsi que la fermeture des frontières aériennes et terrestres. Les frontières aériennes ont cependant été rouvertes dès mardi, de même que les frontières terrestres pour certains produits, ce qui semble indiquer que la junte ne craint pas un « contre-coup » et maîtrise les différents corps d’armée.
En moins de 18 mois, le gouvernement de trois des 15 membres de la Cédéao ((Mali, Guinée et Burkina Faso) ont été renversés par un putsch militaire.
AFP