L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a jugé le risque mondial lié au variant préoccupant Omicron comme « très élevé », redoutant des « conséquences graves » dans certaines régions du monde.
« Omicron est un variant hautement divergent présentant un nombre élevé de mutations, dont certaines sont préoccupantes et peuvent être associées à un potentiel d’échappement immunitaire et à une transmissibilité plus élevée », a indiqué l’agence sanitaire mondiale de l’ONU dans un avis technique adressé hier, dimanche, à ses 194 États membres.
Même si « des incertitudes considérables subsistent » sur sa transmissibilité, les données préliminaires suggèrent qu’il pourrait y avoir « un risque accru de réinfection avec ce variant, par rapport aux autres variants préoccupants (VOC) ».
« Incertitudes » sur le degré de transmissibilité d’Omicron
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le potentiel et la gravité d’Omicron à échapper à la protection contre l’immunité induite par les vaccins et les infections antérieures.
Compte tenu des mutations susceptibles de conférer un potentiel d’échappement immunitaire et éventuellement un avantage en termes de transmissibilité, l’OMS estime que la probabilité d’une nouvelle propagation du variant Omicron au niveau mondial est élevée.
Dans le même temps, il y a plusieurs « incertitudes » sur la portée de ce nouveau variant, notamment son degré de transmissibilité et si toute augmentation est liée à un échappement immunitaire, à une transmissibilité accrue intrinsèque, ou aux deux.
L’OMS s’interroge également sur l’efficacité de la protection vaccinale contre l’infection, la transmission, la maladie clinique de différents degrés de gravité et le décès.
Plus largement, l’OMS et le monde scientifique veulent savoir si le variant présente « un profil de gravité différent».
Les tests PCR toujours efficaces face au nouveau variant Omicron
L’agence sanitaire met en garde sur les éventuelles poussées de Covid-19 dans le monde, qui pourraient avoir de graves conséquences, selon un certain nombre de facteurs, notamment le lieu où ces développements pourraient avoir lieu.
« Des cas et des infections du nouveau coronavirus sont attendus chez les personnes vaccinées, bien que dans une proportion faible et prévisible », a fait valoir l’OMS.
L’une des lueurs d’espoir est le fait que les tests PCR sont toujours efficaces face au nouveau variant Omicron. Des études sont en cours pour mesurer l’efficacité des autres outils de diagnostic, a ajouté l’agence onusienne.
Face à de telles incertitudes, l’OMS a rappelé certaines actions prioritaires que doivent mener les États membres.
Outre les mesures barrières qui ont déjà fait leurs preuves, il s’agit aussi de renforcer les efforts de surveillance et de séquençage pour mieux comprendre les variants circulants du SRAS-CoV-2, y compris Omicron.
Aucun décès lié au variant Omicron n’a été signalé pour l’instant
« Lorsque les capacités existent, il faudrait effectuer des enquêtes sur le terrain et des évaluations en laboratoire pour mieux comprendre les caractéristiques d’Omicron », a fait valoir l’OMS.
Cela devrait inclure des tests communautaires pour détecter si Omicron circule dans la communauté. Il s’agit aussi de s’assurer que des systèmes d’alerte précoce sont en place pour permettre « un ajustement efficace des mesures sociales et de santé publique ».
Dans cet avis technique adressé à ses 194 États membres et en prévision de l’augmentation du nombre de cas de Covid-19 ainsi que de la pression associée sur le système de santé, l’OMS exhorte à accélérer la vaccination des groupes hautement prioritaires.
Il s’agit aussi de « veiller à ce que des plans d’atténuation soient en place » pour maintenir les services de santé essentiels.
À noter qu’à l’heure actuelle, une transmission locale a été signalée en Afrique du Sud et il existe des preuves de propagation dans plusieurs pays de quatre régions de l’OMS (Afrique, Méditerranée orientale, Europe et Pacifique occidental).
« L’impact sur les populations vulnérables serait important, en particulier dans les pays où la couverture vaccinale est faible », a conclu l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, rappelant qu’à ce jour, « aucun décès lié au variant Omicron n’a été signalé » dans le monde.