L’Afrique redoute une seconde vague de Covid-19 et se prépare à l’arrivée du vaccin, a indiqué jeudi la direction régionale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
« Il y a maintenant plus de deux millions de cas de Covid-19 en Afrique et malheureusement 48.000 personnes sont décédées », a indiqué la directrice régionale de l’OMS pour le continent, le docteur Matshidiso Moeti.
« Au cours des 28 derniers jours, les cas ont augmenté par comparaison au mois dernier dans 19 pays dont le Kénya, l’Algérie, le Ghana et l’Algérie », a ajouté le Dr Moeti lors d’une conférence de presse en ligne depuis le siège de l’OMS-Afrique à Brazzaville.Invité au point-presse virtuel, l’épidémiologiste Salim S.
Abdoul Karim a identifié trois facteurs pouvant favoriser une seconde vague, particulièrement dans son pays, l’Afrique du Sud: la « complaisance » à l’égard des mesures de prévention, les grands rassemblements favorisant les contaminations, et l’approche des vacances de fin d’année.
Les deux intervenants ont salué l’annonce d’un vaccin anti-Covid-19 efficace à 95% faite ces derniers jours par les laboratoires Pfizer et Moderna.Pour un accès aux vaccins, ils ont rappelé que les pays africains misaient sur la plate-forme internationale Covax, un mécanisme de financement devant permettre à 92 pays à revenu faible et intermédiaire d’avoir accès à des vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19.
Au total, les contributeurs du Covax – Union européenne, France, Espagne, Fondation Bill et Melinda Gates – ont promis « plus de 2 milliards de dollars », a indiqué le 13 novembre l’Alliance du vaccin Gavi qui codirige Covax. »Il restera toutefois à trouver au moins 5 milliards de dollars supplémentaires en 2021 pour acheter les doses de vaccin au fur et à mesure de leur livraison », a ajouté l’Alliance.
L’OMS-Afrique ignore encore quelle sera la part de l’Afrique dans ces financements. La directrice régionale de l’OMS a fait état de « discussion » avec Moderna « pour être en mesure d’obtenir des doses aussitôt que le vaccin est disponible ».
« L’idée n’est pas d’essayer de vacciner tout le monde, c’est impossible », a ajouté le Dr Moeti.
« L’objectif est d’atteindre 20% de la population d’ici la fin de l’année prochaine » en donnant la priorité aux plus vulnérables, a-t-elle indiqué.
Saluant la fin de la 11e épidémie d’Ebola en RDC, la directrice régionale de l’OMS a ajouté:
« Les innovations utilisées pour combattre Ebola, telles que les technologies pour maintenir les vaccins à des températures ultra-froides, seront d’un grand recours à l’heure d’amener un vaccin Covid-19 en Afrique ».
AFP