Le Mali se trouve à un tournant politique majeur après l’annonce, ce mercredi 20 novembre, de la fin des fonctions de Choguel Maïga en tant que Premier ministre. Un décret présidentiel, lu en direct sur la télévision d’État ORTM par le secrétaire général de la présidence, officialise non seulement son limogeage, mais aussi celui de l’ensemble du gouvernement.
Le départ de Choguel Maïga, qui semblait inévitable, fait suite à une série de tensions avec les autorités militaires au pouvoir. En effet, lors de son discours du samedi 16 novembre, l’ex-Premier ministre avait exprimé son mécontentement vis-à-vis de l’exclusion du gouvernement des décisions majeures. Il avait également évoqué le rapport unilatéral des élections prévu pour marquer le retour à l’ordre constitutionnel, pointant du doigt le manque de concertation avec son équipe gouvernementale.
Ses propos virulents avaient mis en lumière les fractures internes au sein du pouvoir malien, exacerbant une crise politique déjà latente. Le limogeage de Choguel Maïga apparaît ainsi comme une réponse à ces tensions croissantes entre le gouvernement civil et les militaires, après le coup d’État d’août 2020.
Le départ de Choguel Maïga pourrait signifier une nouvelle phase de turbulences politiques pour le Mali, déjà confronté à des défis majeurs. Si son éviction était perçue par certaines comme une tentative de consolidation du pouvoir militaire, elle pourrait aussi ouvrir la voie à de nouveaux réajustements au sein du gouvernement de transition, alors que le pays attend toujours le retour à un ordre constitutionnel stable.
Le limogeage a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le paysage politique malien, fait ressortir l’instabilité qui caractérise la période de transition actuelle. L’incertitude plane désormais sur la suite des événements, à mesure que les autorités maliennes, militaires et civiles, chercheront à redéfinir les contours du gouvernement.
La rédaction