L’opposition au Burkina Faso a réclamé la démission du Premier ministre Christophe Dabiré et du ministre de la Défense Chériff Sy, face à la montée des violences jihadistes de plus en plus meurtrières dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
« Au regard des résultats, du nombre de morts, de déplacés dus à l’insécurité, nous avons exigé la démission du Premier ministre et du ministre de La Défense », a déclaré samedi soir Eddie Komboigo, à l’issue d’un dialogue politique qui a réuni les partis et formations de l’opposition et de la majorité. « La majorité ne nous a pas suivis », a-t-il reconnu.
« Des efforts ont été faits au niveau de l’Etat pour que la loi de programmation militaire soit bien exécutée. Malgré les acquisitions qui ont permis de renforcer les capacités de nos forces de défense et de sécurité en armement et en matériels roulants, des besoins subsistent », a souligné de son côté le président des partis de la majorité, Simon Compaoré.
Le président Roch Marc Christian Kaboré s’est engagé jeudi lors du lancement du dialogue politique « à mettre en oeuvre les conclusions consensuelles » qui sortiront des « débats francs, ouverts et démocratiques ».
Dans la nuit du 4 au 5 juin, au moins 132 personnes, selon le gouvernement et 160 selon des sources locales, ont été tuées dans l’attaque du village de Solhan, près de la frontière avec le Niger.
Cette attaque était la plus meurtrière depuis le début des attaques jihadistes au Burkina Faso, il y a six ans, qui ont fait plus de 1.400 morts et contraint un million de personnes à fuir leur foyer.
Ce pays sahélien pauvre est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de groupes jihadistes affiliés au groupe état islamique (EI) et à Al-Qada.
AFP