Le Premier ministre du Burkina Faso, Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a achevé lundi une visite officielle au Venezuela, la première depuis dix ans d’un dirigeant burkinabè dans ce pays, en vue de renforcer les relations bilatérales, selon un communiqué officiel.
Arrivé le 9 mai à Caracas, sur invitation du gouvernement vénézuélien, pour le « renforcement des relations d’amitié et de coopération », le Premier ministre burkinabè s’est entretenu avec le président Nicolas Maduro et différents membres du gouvernement vénézuélien, indiquent les services du Premier ministre dans un communiqué.
Les échanges « ont porté sur la situation interne de chacun des deux pays et sur des questions bilatérales, régionales et internationales », précise-t-il. Regrettant les sanctions internationales prises à l’encontre du Venezuela, le Premier ministre burkinabé a « appelé la communauté internationale à les lever, car elles entravent le développement socio-économique de ce pays ».
Le Venezuela est plongé dans une crise profonde, avec un PIB qui s’est contracté de 80% entre 2014 et 2021. L’opposition a boycotté la présidentielle de 2018 remportée par Nicolas Maduro et Washington a durci en 2019 des sanctions mises en place quatre ans plus tôt.
Les deux pays ont également exprimé leur « profonde préoccupation » sur la situation sécuritaire au Sahel, marquée par « le terrorisme, l’extrémisme violent, le trafic de drogue et le crime organisé, la pauvreté et les menaces à la paix et à la stabilité », appelant la communauté internationale « à contribuer à la paix dans cette sous-région ».
Ouagadougou et Caracas, qui souhaitent « accroître les échanges économiques », ont également convenu de la tenue prochaine d’une commission mixte pour la validation des accords de coopération.
Les relations entre Burkina et le Venezuela se sont intensifiées en 2013 avec la signature d’un accord de coopération dans les domaines de l’énergie, de l’économie, de l’agriculture, de la science et de la technologie, de l’éducation, des affaires sociales et de la culture.
Le Burkina Faso, théâtre de deux coups d’Etat militaires en 2022, est pris depuis 2015 dans une spirale de violences jihadistes apparues au Mali et au Niger quelques années auparavant et qui s’est étendue au-delà. Les violences ont fait depuis huit ans plus de 10.000 morts – civils et militaires – selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés internes.
Après avoir demandé le départ de l’armée française, le Burkina a choisi ces derniers mois de diversifier ses alliances, en se tournant vers des partenaires comme la Russie ou la Turquie.
AFP