Au moins onze personnes ont été tuées et trois blessées pendant le weekend dans l’éboulement d’une mine d’or artisanale dans le nord du Burkina Faso, a annoncé lundi le ministère des Mines dans un communiqué.
« Dans la nuit du 27 au 28 février, un éboulement s’est produit sur un site d’or artisanal dans le village d’Imyiré », situé à une trentaine de km de Kongoussi, indique le communiqué du ministère.
Il précise que « le bilan actuel fait état de onze morts et de trois personnes blessées » et qu’une enquête est en cours pour « situer les causes de cet éboulement ».
« Le drame a été signalé dès le samedi aux environs de 21h00 (locales et GMT) », selon un élu local joint à Kongoussi et qui a confirmé le bilan provisoire de onze morts. Toutefois, selon cet élu s’exprimant sous couvert d’anonymat, « on ignore le nombre exact de personnes qui se trouvaient » dans la mine lors de l’éboulement.
Des témoins ont parlé « de poutres qui se sont affaissées occasionnant un éboulement en cascades », a précisé l’élu, évoquant également « l’usage régulier d’explosifs de contrebande » dans les mines artisanales.
Au Burkina Faso, les éboulements meurtriers sont fréquents, surtout pendant la saison hivernale, et les autorités peinent à contrôler l’exploitation sauvage de l’or qui est devenue en une douzaine d’années un secteur économique stratégique pour ce pays pauvre de 20 millions d’habitants, enclavé en Afrique de l’Ouest.
De 400 kilos en 2007, la production d’or est passée officiellement à plus de 52 tonnes en 2018, selon les derniers chiffres connus de la Chambre des mines du Burkina.
L’activité aurifère, qui représente 13,13% du Produit intérieur brut (PIB), a rapporté en 2018 quelque 1.293 milliards FCFA (près de 2 milliards d’euros) au budget de l’Etat.
Le secteur aurifère officiel compte 15.000 emplois directs et 50.000 emplois indirects. Mais le secteur artisanal, ou orpaillage, emploie 1,5 million de personnes et génère une production annuelle supplémentaire d’environ 10 tonnes d’or, selon le ministère des Mines.
L’or et les activités d’orpaillage sont également exploités par les groupes jihadistes qui en tirent une importante manne pour financer leurs activités, selon une étude de l’Observatoire économique et social.
AFP