Au moins quatorze personnes, dont un supplétif civil des forces de sécurité, ont été tuées dans l’attaque d’un village du nord du Burkina Faso vendredi soir, ont indiqué samedi des sources sécuritaires et locales.
« Des individus armés non identifiés ont attaqué Tadaryat et tué treize personnes parmi les populations civiles », à déclaré à l’AFP une source de sécurité, ajoutant qu’un supplétif de l’armée « venu porter secours » aux habitants avec les militaires, avait également été tué. L’attaque et le bilan ont été confirmés par une source locale.
Tadaryat est une petite localité située près de Tokabangou, sur le territoire de la commune de Markoye, dans la province de l’Oudalan. Des « opérations de ratissage » pour retrouver les assaillants sont actuellement menées par l’armée qui porte aussi « assistance aux populations », selon la source sécuritaire.
« Les assaillants ont emporté plusieurs biens appartenant aux populations, dont des motocyclettes et du bétail », a affirmé la source locale sous couvert d’anonymat. Une autre source sécuritaire a rapporté un accrochage distinct vendredi contre un convoi de militaire et de supplétifs civils des Volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) à Katia, dans la même zone, qui n’a pas fait de victimes.
Cette source a également évoqué une attaque dans la nuit de vendredi à samedi contre une base des VDP et des civils à Solhan, dans la province du Yagha, également dans la région. Le bilan de cette attaque n’était toujours pas disponible samedi matin. Créés en décembre 2019, les VDP interviennent aux côtés des forces armées pour des missions de surveillance, d’information et de protection après une formation militaire de 14 jours.
Ils font également office de pisteurs et combattent souvent avec l’armée, au prix de lourdes pertes, avec plus de 200 morts dans leurs rangs depuis 2020, selon un décompte de l’AFP.L’attaque de la localité de Tadaryat survient une semaine après deux autres attaques dans la même zone, au cours desquelles quatre personnes, dont deux supplétifs civils, ont été tuées.
Les 17 et 18 mai, quinze villageois et un soldat ont été tués lors de deux assauts contre un village et une patrouille dans le nord-est du pays, selon le gouverneur de la région burkinabè du Sahel. Depuis le 5 mai, face à la recrudescence des attaques jihadistes les forces armées ont lancé une opération d’envergure dans les régions du Nord et du Sahel.
Malgré l’annonce de nombreuses opérations de ce type, les forces de sécurité peinent à enrayer la spirale de violences jihadistes qui ont fait depuis 2015 plus de 1.300 morts et plus d’un million de personnes déplacées, fuyant les zones de violences.
AFP