Les relations entre personnes du même sexe étaient interdites par le code pénal du pays, en vigueur depuis 1965.
L’homosexualité n’est désormais plus un crime au Botswana. La Haute Cour de ce pays d’Afrique australe a décidé ce mardi de décriminaliser les relations entre personnes du même sexe, interdites dans le code pénal datant de 1965.
Les clauses relatives à l’homosexualité « sont annulées », a déclaré le juge Michael Leburu. « La justice ordonne que les lois soient amendées », a-t-il ajouté dans une salle d’audience comble de la Haute Cour à Gaborone. Les clauses en question sont « des reliques de l’ère victorienne » qui « ne sont plus viables », a encore estimé le magistrat. Elles « oppressent une minorité » et « ne passent pas l’épreuve de la constitutionnalité », a-t-il ajouté.
Un anonyme contestait le code pénal
« Les minorités ne doivent pas être exclues et ostracisées », a-t-il encore expliqué dans son jugement, estimant que « la criminalisation perpétue la stigmatisation ». La Haute Cour s’est prononcée sur ce sujet sensible sur requête d’une personne anonyme, identifiée seulement par ses initiales LM pour des raisons de sécurité, qui contestait le code pénal.
« L’orientation sexuelle est humaine, ce n’est pas une question de mode (…) Les hétérosexuels sont autorisés à exprimer leur sexualité sans problème mais la même chose ne s’applique pas au requérant », a poursuivi le juge Leburu. « Nier au requérant le droit d’avoir des relations sexuelles comme il l’entend est discriminatoire », a-t-il encore expliqué, estimant que « le respect de la vie privée est un droit humain fondamental ».
Cette décision était très attendue sur l’ensemble du continent alors que le Kenya a récemment décidé de maintenir ses lois contre l’homosexualité. L’homosexualité reste illégale dans plus de la moitié des pays africains.
AFP