Deux jihadistes présumés, dont le « chef d’une base terroriste », accusés d’avoir joué un rôle clé dans l’attaque du village de Solhan, (nord-est du Burkina Faso) qui a fait au moins 132 morts, ont été mis en examen pour « terrorisme », a-t-on appris mardi de source judiciaire.
« Après l’attaque terroriste perpétrée à Solhan, une enquête (…) a abouti à la présentation le 25 juin à la section anti-terroriste de notre parquet de deux individus: Mano Tidjani alias Ali et Woba Dikouré », indique un communiqué de Émile Zerbo, procureur du Burkina.
Agés de 28 ans et de nationalité burkinabè, ils ont été « mis en examen et placés sous mandat de dépôt » après l’ouverture d’une information judiciaire contre eux pour « association de malfaiteurs, assassinats, tentative d’assassinats, vols, détention illégale d’arme à feu et de minutions, dégradation volontaire de biens mobiliers et immobiliers, toutes infractions en lien avec le terrorisme », précise le texte.
Dans la nuit du 4 au 5 juin des hommes armés – dont « des jeunes âgés de 12 à 14 ans » selon les autorités – ont attaqué le village de Solhan, dans le nord-est, tuant au moins 132 personnes selon le gouvernement, 160 selon des sources locales. Ce massacre, qui a provoqué une vive émotion, constitue l’attaque la plus meurtrière au Burkina Faso depuis le début des violences jihadistes en 2015.
« L’enquête démontre » que cette attaque « a été décidée le 21 mai (…) dans l’objectif de piller des biens, le pillage étant la principale source de financement du groupe auquel appartiennent les deux mis en examen », selon le procureur.
Il a confirmé qes les deux jihadistes présumés sont membres d’une composante du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda qui sévit dans plusieurs pays du Sahel.Mano Tidjani alias « Ali » est le chef d’une « base terroriste » située dans une forêt de Boundoré (nord) tandis que Woba Dikouré, est un « simple combattant », selon le communiqué.
Leur groupe intervient au Burkina Faso avec « des incursions sur les territoires nigérien et béninois » et est responsable « de précédentes attaques à Solhan et à Sebba, à Boundoré et Koholoko à la frontière du Niger », ajoute-t-il.
L’enquête a aussi permis d’identifier ce groupe comme celui ayant perpétré l’attaque du 6 novembre 2019 sur l’axe Ouragou-Boungou (sud-est) contre un convoi minier, qui avait fait au moins 37 morts. Le Burkina Faso est confronté depuis 2015 à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières de groupes jihadistes. Ces attaques ont fait environ 1.500 morts et contraint près 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
AFP