Les Nations unies ont « condamné » mardi « avec fermeté » l’attaque lancée lundi soir par des jihadistes liés à l’Etat islamique (EI) contre la ville de Dikwa, dans le Nord-Est du Nigeria.
« Je suis outragé d’entendre que les locaux de plusieurs agences humanitaires et un hôpital ont été incendiés ou ont subi des dommages », affirme Edward Kallon, le coordinateur humanitaire de l’ONU au Nigeria, dans un communiqué.
Dans ce communiqué, l’ONU parle d’un « groupe armé non étatique » à l’origine de cette « violente attaque » durant laquelle « plusieurs installations humanitaires ont été directement ciblées ».
Près de 114.000 personnes vivent à Dikwa, quasiment coupées du monde car la présence de groupes armés sur les routes d’accès les rendent extrêmement dangereuses à emprunter.
Parmi elles, 75.470 déplacés du conflit mené depuis 2009 par les islamistes du groupe Boko Haram vivent dans des camps, pour la plupart insalubres, et dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.
Ils vivent sous la protection d’un « super-camp » de l’armée nigériane, mais trois sources sécuritaires ont affirmé à l’AFP que les combattants jihadistes avaient pris le contrôle de la ville pendant plusieurs heures entre lundi soir et mardi à la mi-journée.
Publié vers 12H30 locales (11H30 GMT), le communiqué de l’ONU indiquait que l’attaque était toujours en cours mardi. Il n’était pas possible de confirmer si cela était toujours le cas en milieu d’après-midi.
Lundi soir, des sources militaire et humanitaire avaient affirmé à l’AFP que l’attaque avait été perpétrée par des jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
Ces sources avaient également affirmé que 25 travailleurs humanitaires étaient bloqués à l’intérieur du site attaqué. On ne connaît pour l’heure pas la nationalité de ces employés. Le porte-parole de l’armée a finalement réagi mardi après-midi, affirmant simplement à l’AFP que la « situation était normale ».
Le Nord-Est du Nigeria est en proie à un conflit meurtrier depuis 2009 et le lancement d’attaques par Boko Haram.En 2016, le groupe s’est scindé, avec d’un côté la faction historique et de l’autre Iswap, reconnu par l’Etat islamique.
Le 1er mars 2018, des combattants d’Iswap avaient attaqué une base de l’ONU dans la ville de Rann, dans le Nord-Est du Nigeria, tuant trois travailleurs humanitaires et en kidnappant un autre.
Depuis le début du conflit, plus de 36.000 personnes ont été tuées et plus de deux millions de personnes ne peuvent toujours pas regagner leur foyer.
AFP