La Tunisie s’est dotée, avec un appui allemand, d’un laboratoire mobile ultramoderne d’analyse de sols, le premier de son genre dans ce pays nord-africain qui perd chaque année environ 23 000 hectares de ses terres agricoles, en raison de l’érosion, la salinisation, la désertification et l’urbanisation, entre autres.
Baptisé « Sol mobile », ce laboratoire a été acquis dans le cadre du programme « Protection et réhabilitation des sols dégradés en Tunisie » (ProSol), mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), a indiqué le ministère tunisien en charge de l’Agriculture. Selon ce département, le laboratoire devrait promouvoir des approches durables et des mesures judicieuses pour la protection et la réhabilitation des terres dégradées à grande échelle dans le nord-ouest et le centre-ouest de la Tunisie.
Le laboratoire servira notamment au renforcement des capacités des laboratoires régionaux et à l’accompagnement des étudiants et des professionnels agricoles dans l’apprentissage de nouvelles technologies d’analyse des sols, a indiqué le ministère. Il jouera également un rôle clé dans la sensibilisation des agriculteurs aux meilleures pratiques de gestion des sols, pour relever les défis posés par la dégradation des sols et le changement climatique. L’idée est de promouvoir, à travers la sensibilisation, l’importance des analyses de sol pour parvenir à une agriculture durable et résiliente.
Lancé en 2019, le projet ProSol est mis en œuvre par l’Agence allemande de coopération internationale (GIZ) en partenariat avec la Direction générale de l’aménagement et de la conservation des terres agricoles (DGACTA), un organisme relevant du ministère tunisien de l’Agriculture. Il vise à promouvoir des approches durables et des mesures concrètes dans la protection et la réhabilitation des sols dégradés à grande échelle dans le centre-ouest et le nord-ouest du pays.
En Tunisie, la superficie des terres agricoles est de 10,2 millions d’hectares (ha) dont 5,4 millions ha arables. Chaque année, environ 23 000 ha des terres agricoles y sont dégradés en raison de l’exploitation inappropriée des sols, l’érosion hydrique et éolienne, l’hydromorphie, la compaction des sols, la salinisation, la désertification et l’urbanisation, selon la GIZ. Si rien n’évolue dans les pratiques agricoles et environnementales, cette situation risque de s’aggraver et d’entraîner inévitablement des conséquences sur la sécurité alimentaire du pays, a-t-on prévenu.
dpa