Le journaliste algérien Rabah Karèche, incarcéré depuis mi-avril, a été condamné lundi à un an de prison dont six mois ferme pour diffusion de « fausses nouvelles », a indiqué son avocate à l’AFP.
« Nous sommes choqués par ce verdict. Il n’a rien fait. Il a simplement relaté des faits. C’est une décision qui ne s’explique pas judiciairement », a dénoncé auprès de l’AFP Me Zoubida Assoul, évoquant « une décision plus politique que judiciaire ». M. Karèche « sera libéré dans cinq jours », date à laquelle il aura purgé la totalité de sa peine en tenant compte de sa détention provisoire pendant la durée du procès, a précisé l’avocate.
Lors de son procès en appel le 4 octobre à la cour de Tamanrasset (sud), le parquet avait requis 18 mois de prison ferme contre le journaliste du quotidien Liberté. M. Karèche était poursuivi notamment pour « diffusion volontaire de fausses informations susceptibles d’attenter à l’ordre public ».
Il lui est également reproché la « création d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » et d’avoir porté « atteinte à la sûreté et l’unité nationale ». En première instance, le journaliste avait été condamné le 12 août à un an de prison, dont huit mois ferme, par le tribunal de Tamanrasset.
Rabah Karèche a été inculpé et écroué le 19 avril après avoir publié, dans son journal et sur sa page Facebook, le compte-rendu d’un mouvement de protestation des Touaregs, minorité berbère locale. Plusieurs journalistes algériens sont actuellement en détention, parmi lesquels Mohamed Mouloudj, également du quotidien Liberté, inculpé et écroué à la mi-septembre pour « appartenance à une organisation terroriste » et « diffusion de fausses informations ».
« Le recul de la liberté de la presse dans mon pays est quelque chose qui me choque et m’attriste », a regretté Me Assoul. L’Algérie occupe la 146e place sur 180 pays du classement mondial de la liberté de la presse de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).
AFP