L’homme suspecté d’être à l’origine de l’incendie qui a ravagé le parlement sud-africain le 2 janvier au Cap a été présenté mardi devant un tribunal, tandis que de nombreuses voix s’élevaient pour réclamer la libération de ce sans-abri présenté comme un bouc émissaire.
Zandile Christmas Mafe, 49 ans, avait été arrêté dès dimanche alors qu’il se trouvait dans l’enceinte du parlement et avait été inculpé trois jours plus tard lors d’une brève comparution devant un tribunal du Cap. Selon l’acte d’accusation, auquel l’AFP a eu accès, le suspect est accusé d’être entré par effraction dans l’immense bâtisse située dans le centre du Cap, d’avoir « mis le feu aux bâtiments du Parlement » et d’avoir volé « des ordinateurs portables, de la vaisselle et des documents ».
Depuis son arrestation, de nombreuses voix se sont élevées pour souligner qu’il n’était qu’un bouc émissaire, alors que les manquements à la sécurité et aux systèmes anti-incendie étaient à mettre en cause. « Libérez Mafe ! », « Il est innocent! » affichaient une trentaine de manifestants venus mardi devant le tribunal du Cap à l’ouverture de l’audience.
Un sans-abri était parmi eux pour raconter sa version de l’incendie ce dimanche 2 janvier à l’aube. Il affirme qu’il dormait dans une rue longeant le bâtiment et qu’il a entendu comme une collision. Il assure avoir ensuite compris qu’il s’agissait d’une effraction, avant que l’incendie ne se déclare dans le bâtiment.
Selon les premiers rapports des autorités sud-africaines, le système de détection d’incendie était « défectueux ». « Les sprinklers n’ont pas fonctionné » et tout le système d’extinction par arrosage avait été révisé pour la dernière fois en 2017, une inspection prévue en février 2020 n’ayant pas été effectuée, selon ces rapports. Les pompiers su-africains avaient lutté quarante-huit avant de totalement maitriser l’incendie qui a ravagé les locaux où se réunit l’assemblée nationale. Aucun victime n’avait été enregistrée.
AFP